« confidence », définition dans le dictionnaire Littré

confidence

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

confidence

(kon-fi-dan-s') s. f.
  • 1Communication d'une chose secrète. C'est de quoi je voulais vous faire confidence, Corneille, Nicom. V, 1. Il m'était échappé d'en faire confidence, Corneille, Héracl. II, 1. La personne à qui on en fait la confidence, Corneille, Ex. de Poly. J'avais mis mes secrets en bonne confidence, Corneille, Perthar. IV, 2. Ne fais point confidence avec toutes personnes, Regarde où tu répands les secrets de ton cœur, Corneille, Imitation, I, 8. Je veux bien t'en faire confidence, Molière, Fest. V, 2. Brancas a mis Dieu de cette confidence, Sévigné, 453. Le roi a été le premier dans cette confidence, Sévigné, 390. Les raisons dont nous sommes en confidence, mon ami et moi, Sévigné, 51. Il lui faisait les confidences les plus belles sur sa passion, Hamilton, Gramm. 18. Je ne vous avertirais pas si l'on m'en avait fait confidence, Hamilton, Gramm. 5. Ils veulent mettre le public dans la confidence de leurs larmes, Massillon, Car. Aum. Soyez très sûr que vous ne risquez rien, et qu'on vous renverra la pièce sans tarder et sans abuser de la confidence, Voltaire, Lett. Laharpe, 31 mars 1775.

    Fausse confidence, prétendue révélation qu'on fait pour tromper quelqu'un, pour lui donner le change. Il lui fit une fausse confidence pour déguiser une fausse trahison, Hamilton, Gramm. 4.

    En confidence, sous le sceau du secret. J'ose donc, comme ami, vous dire en confidence Qu'une vertu parfaite a besoin de prudence, Corneille, Nicom. III, 2. Je te dirai bien plus, mais avec confidence…, Corneille, Poly. IV, 6. Sénèque disait en confidence à ses amis que le lion reviendrait promptement à sa férocité naturelle, Diderot, Claude et Néron.

  • 2Confiance intime. S'il ne vous traite ici d'entière confidence [s'il ne vous dit pas tout], Corneille, Poly. I, 3. À cause de ses débauches et de son infamie qui lui conservèrent l'affection de l'empereur et sa confidence, Perrot D'Ablancourt, Tacite, 469. Elle m'a vu toujours, ardent à vous louer, Répondre par mes soins à votre confidence, Racine, Bérén. V, 7. Sa confidence auguste a mis entre mes mains Des secrets d'où dépend le destin des humains, Racine, Brit. V, 3. Je puis l'instruire au moins combien sa confidence Entre un sujet et lui doit laisser de distance, Racine, ib. I, 2.
  • 3En parlant de bénéfices ecclésiastiques, la confidence est une convention secrète qui consiste à posséder un bénéfice sous le nom d'autrui qui en a le titre sans jouir des fruits. Tenir un bénéfice en confidence, ou par confidence.

HISTORIQUE

XIVe s. À la confidence de l'aide de nostre seigneur Jesu Crist, je Nicole Oresme doyen…, Oresme, Prol.

XVe s. En icelle Eglise a une image de Notre Dame en une petite chapelle, et en laquelle les rois d'Angleterre ont toujours eu grand confidence et creance, Froissart, II, II, 115.

XVIe s. Ils [les valets d'armée] firent une forme de campement à la veue de l'armée royalle, leur sottise servant de confidance et de si bonne contenance que…, D'Aubigné, Hist. I, 274. Et le depescha pour la confidence qu'il avoit en lui, Carloix, I, 16.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. confidencia ; ital. confidenza ; du latin confidentia, de confidens, confiant (voy. CONFIDENT).