« continuel », définition dans le dictionnaire Littré

continuel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

continuel, elle

(kon-ti-nu-èl, è-l') adj.
  • Qui dure sans interruption. Il y a même un dégoût, attaché à ce qui se trouve de gênant, de continuel, d'assujettissant dans nos ministères, Massillon, Disc. synod. Nécessité des retraites. Il portait au fond de son cœur une vive et continuelle appréhension de déplaire à Dieu, Bossuet, Anne de Gonz. Après qu'il eut reconnu que le nouveau secrétaire d'État savait avec une ferme et continuelle action suivre les desseins et exécuter les ordres d'un maître si entendu dans l'art de la guerre, Bossuet, le Tellier. Leur seule consolation, dans une entreprise si téméraire, était le continuel bonheur du roi, Rollin, Hist. anc. t. VI, p. 541, dans POUGENS.

SYNONYME

CONTINUEL, CONTINU. Ils désignent l'un et l'autre une tenue suivie. Mais ce qui est continu n'est pas divisé ; tandis que ce qui est continuel peut l'être. Des plaintes continues sont des plaintes que rien n'interrompt ; un bruit continu est un bruit qui ne présente aucune interruption ; des plaintes continuelles, un bruit continuel sont des plaintes, un bruit qui se répètent à chaque instant. Le cliquet d'un moulin en mouvement fait un bruit continuel ; mais ce bruit n'est pas continu, car il est composé de retours périodiques séparés par des intervalles de silence.

HISTORIQUE

XIIe s. À l'evesque de Lundres unes letres itaus Enveia saint Thomas tutes continuaus, Th. le mart. 85.

XIIIe s. Se me sires a pris de moi un ronci [cheval] de service et il ait tenu le ronci quarante jors continuels sans renvoier le moi, Beaumanoir, XXVIII, 5.

XVIe s. Il n'y a nul bon moyen d'aucunement user de ses bien-faits, qui nous sont continuellement eslargis de lui, si nous ne sommes aussi continuels à le louer et remercier, Calvin, Instit. 706. Un petit plaideur continuel qui tourmente tous ses voisins, Lanoue, 239. Par la transmutation alleguée, un metal parfait en doit resulter qui ait un estre continuel [durable], Lanoue, 473. La plus grieve et certaine punition de la meschanceté est le remords continuel de celui qui l'a perpetrée, Lanoue, 515. Un tousseur continuel irrite mon poulmon, Montaigne, I, 91. Nostre corps estant subject à tant de continuelles mutations, Montaigne, II, 322.

ÉTYMOLOGIE

Adjectif dérivé de continu.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CONTINUEL. - HIST. Ajoutez :

XVe s. Icelluy Gossouyn joyra des privileges… comme vrai et continuel escolier d'icelle université, Romania, avril 1873, p. 209.