« courtiser », définition dans le dictionnaire Littré

courtiser

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courtiser

(kour-ti-zé) v. a.
  • 1Faire sa cour à une personne. On t'honore dans Rome, on te courtise, on t'aime, Corneille, Cinna, V, 1. Il courtisait le peuple en vous servant vous-même, Chénier M. J. Tibère, III, 1. [Je n'ai] Ni d'un peuple avili courtisé la faveur, Chénier M. J. ib.
  • 2Courtiser une femme, chercher à lui plaire.

    Fig. Et, tel qu'un souverain, De loin et sur la foi d'une vaine peinture, Par ses ambassadeurs courtisa la nature, Delille, Homme des champs, III.

    Courtiser les muses, s'adonner à la poésie. Juge si, toujours triste, interrompu, troublé, Lamoignon, j'ai le temps de courtiser les muses, Boileau, Épît. VI.

    On dit dans le même sens : courtiser la gloire, la fortune.

    Courtiser le malheur, rendre un juste hommage à quelque noble infortune.

HISTORIQUE

XIIe s. Puis t'envoiai à Paris cortoier à quatre cens [avec quatre cents chevaliers], sans point de mensongier, Raoul de C. 45.

XIIIe s. Et li dites… Qu'il vaingne aprendre à cortoier, Ren. 18940.

XVe s. L'amour je laisserai faire Et les dames courtiser, Il ne me faut plus qu'à boire D'autant et me reposer, Basselin, XXX. On va disant que j'ai fait une amie ; Mais je n'en ai point encore d'envie ; Je ne sauroy assez bien courtiser, Basselin, XLIX.

XVIe s. Le premier où j'ay leu courtizer est dans la poesie d'Olivier de Magny, parole qui nous est pour le jour d'hui fort familiere, Pasquier, Recherches, liv. VIII, p. 662, dans LACURNE. Des François on ne sçait plus faire un corps d'armée constant et reglé… c'est au commandant de suyvre, courtizer et plier, à luy seul d'obeir ; tout le reste est libre et dissolu, Montaigne, IV, 199.

ÉTYMOLOGIE

Voy. COURTOIS ; saintongeois, courtoiser ; provenç. cortejar, cortezar ; espagn. cortejar ; ital. corteggiare. Cortoier, de l'ancien français, signifiait être à la cour du prince, du seigneur ; courtiser est plus récent. On a dit aussi beaucoup au XVIe siècle courtisaner.