« décréter », définition dans le dictionnaire Littré

décréter

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décréter

(dé-kré-té. La syllabe cré prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette ; l'Académie ne conjugue pas ce verbe, mais, suivant son habitude qui n'est pas analogique, on garde l'accent aigu au futur et au conditionnel : je décréterai, je décréterais) v. a.
  • 1Ordonner par un décret. Décréter une levée en masse.
  • 2Lancer un décret contre quelqu'un. Ils ont décrété d'ajournement personnel M. Roblin, Bossuet, Lettr. quiét. 68. Ainsi en décrétant le cardinal de Bouillon et en donnant ordre qu'on le mît dans les prisons de la conciergerie…, Voltaire, Louis XIV, 33. La duchesse de Bouillon ne fut décrétée que d'ajournement personnel, Voltaire, ib. 26. Quand on décrète un homme de prise de corps, l'usage est de saisir ses papiers, de mettre le scellé sur ses effets ou d'en faire l'inventaire, Rousseau, Confess. X. Ces cours décrétèrent le nonce lui-même d'ajournement personnel et ensuite de prise de corps, Anquetil, Ligue, III, p. 178. Si vous songez, messieurs, quel rang occupait la littérature au XVIIIe siècle, combien on ménageait Voltaire, même en décrétant ses livres…, Villemain, Litt. fr. XVIIIe siècle, 2e part. 2e leçon.

    Absolument. Décréter contre quelqu'un. On pourrait bien punir ces paroles infâmes, Ma mie ; et l'on décrète aussi contre les femmes, Molière, Tart. V, 4. L'affaire des deux mille écus va mal, monsieur, on décrète, Dancourt, Bourg. à la mode, II, 2.

    Rendre des décrets. Lui seul des tribunaux fait pencher la balance, Le sénat le contemple et décrète en silence, Chénier M. J. Tibère, I, 1.

  • 3Anciennement, faire vendre par arrêt de justice. Décréter une propriété, une maison.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils se feirent decreter par les voix du peuple les provinces de la Syrie et des Hespagnes, Amyot, Crass. 29.

ÉTYMOLOGIE

Décret.