« délabré », définition dans le dictionnaire Littré

délabré

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

délabré, ée

(dé-la-bré, brée) part. passé.
  • Mis en mauvais état. Une maison délabrée. Des vêtements délabrés. Où était un joli potager avec une petite loge fort délabrée qu'on appelait l'ermitage, Rousseau, Confess. VIII. Six brins de paille délabrée Tressés sur de vieux échalas, Gresset, la Chartreuse. Au reste de mes vêtements délabrés et peut-être changés, il était difficile de me reconnaître, Marivaux, Marianne, 9e part. t. III, p. 284, dans POUGENS. De leur toit délabré j'écartai la misère, Saint-Lambert, Saisons, hiver. Si vous les tourmentez, ou les vexez, ou les gênez, ils s'enfuiront, et vous laisseront leurs terres en friche, leurs manufactures delabrées, leurs magasins déserts, Raynal, Hist. phil. XVIII, 6. Des deux côtés du canal on voit les palais des Vénitiens, grands et un peu délabrés comme la magnificence italienne, Staël, Corinne, XV, 7. Quand la goutte l'accable Sur un lit délabré, Béranger, Pet. h. gris.

    Familièrement. Être délabré, avoir des vêtements en lambeaux. Délabrés, s'il en est au monde, Transis de froid, mourants de faim, Scarron, Virg. trav. IV. De s'en retourner à Mycènes Tout délabrés et tous pieds nus, Scarron, ib. II. Comme le pauvre Poussatin était fort délabré, je n'eus pas le temps de le mettre en équipage à Perpignan, Hamilton, Gramm. 8.

    Un estomac délabré, un estomac qui opère péniblement et mal la digestion.

    Des affaires délabrées, un état de fortune où la ruine s'introduit. Vos affaires, avec votre permission, étaient fort délabrées, Molière, G. Dandin, I, 4. Quelque délabrées que soient les affaires, nous espérons tout de votre capacité, Maintenon, Lett. au Mar. de Tessé, 1er févr. 1706.

    Par extension. Mon héros est doyen de notre délabrée Académie, Voltaire, Lett. Richelieu, 25 mai 1772.