« diète », définition dans le dictionnaire Littré

diète

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diète [1]

(di-è-t') s. f.
  • 1 Terme de médecine. Manière d'employer régulièrement tout ce qui est nécessaire pour conserver la vie, soit dans la santé soit dans la maladie. La diète est une partie essentielle de la médecine. Je ne laisse pourtant pas d'aller et venir, et les médecins m'assurent que tout ira bien, pourvu que je sois exact à la diète qu'ils m'ont ordonnée, et je l'observe avec une attention incroyable, Racine, Lettre à son fils, 52. Il [Théodose] entretenait sa santé par un exercice modéré et par la diète, Fléchier, Hist. de Théod. IV, 80.

    Diète sèche, régime dans lequel on s'abstient de boire le plus possible et qui est prescrit dans certaines affections. On dit aussi xérophagie.

  • 2Régime qui consiste surtout dans l'abstention des aliments et qui s'applique particulièrement aux malades. Il fut mis à la diète. Une diète rigoureuse. Il ne faut pas prolonger la diète au delà de ce qui est nécessaire.

    Privation de nourriture. Quoique voraces, les loups supportent aisément la diète, Buffon, Loup.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ki vieut le [la] melancolie purgier, si convient user le [la] diete ke nous vous avons dite, Alebrand, f° 18. Ermenjart dit bien et recorde Que la dame sovent s'acorde Au vivre de garder diete ; Que sa complexion nel mete En maladie…, Rutebeuf, II, 212.

XVe s. Maintes gens ont esté peris Et suffoquez par trop soupper, Par trop boire et par trop laper D'ypocras, de viande et de vin ; Si fais à ma diette fin, Deschamps, Poésies mss. f° 486, dans LACURNE.

XVIe s. Disant la chirurgie estre plus difficile que les deux autres parties, sçavoir pharmacie et diette, Paré, Préf. Il est fort necessaire de cognoistre les maladies qui demandent diette estroitte ou large, Paré, Introd. 14. S'il y a repletion en tout le corps, faut ordonner la diette, vacuer, saigner, faire frictions et baings, Paré, V, 5. Faisant une très grande diette pour rendre nature famelique, Paré, V, 19. Lors ne luy faudra ordonner une diete si exquise que… Les dietes de panades ne sont si propres aux François qu'aux Italiens, Paré, IX, 8. La diete de gaiac est fort propre, principalement pour la cure des nodus, Paré, XVI, 8. Et ces pensers fievreux me font resver si fort Que diete ne jus ni section de veine Ne me sauroient guarir, Ronsard, Amours, liv. II, LXI. Nostre dernier roy Henry troisieme, faisant un jour la diete [retraite, repos] à St-Germain où il s'estoit retiré à part hors de la cour, qu'il avoit laissée à Paris, avec la reyne sa mere, Brantôme, Capit. étrang. t. II, p. 226, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Δίαιτα, régime de vie ; provenç. espagn. et ital. dieta.