« différencier », définition dans le dictionnaire Littré

différencier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

différencier

(di-fé-ran-si-é), je différenciais, nous différenciions, vous différenciiez ; que je différencie, que nous différenciions, que vous différenciiez v. a.
  • 1Séparer par la différence. Ces deux propositions si analogues, nous les différencierons par ceci… Je jure comme vous quand le jeu me transporte ; Et ce qui peut tous deux nous différencier, Vous jurez dans la chambre et moi sur l'escalier, Regnard, Ménéchm. I, 2. L'accent grave ne nous sert que pour différencier certains mots, D'Olivet, Prosod. franç. Leurs yeux, leurs oreilles, leur nez les [les Lapons] différencient de tous les peuples, Voltaire, Mœurs, 119. Pendant ces trois mois de tempête, Que faire sans calendrier ? Comment placer les jours de fête ? Comment les différencier ? Gresset, le Carême impromptu. Lorsqu'on sait que tout est nuancé dans la nature, on n'est point surpris des difficultés qu'on éprouve lorsqu'il s'agit de différencier les êtres, Bonnet, Contempl. nat. X, 29.
  • 2Se différencier, v. réfl. Être distingué, caractérisé. Fontenelle se différencie des écrivains de son temps par une connaissance profonde des sciences positives jointe à l'esprit le plus fin et le plus discret.

REMARQUE

Il ne faut pas confondre différencier, mettre une différence, et différentier, prendre la différentielle (terme de mathématique). Ces deux mots sont les mêmes ; mais l'orthographe les différencie : différence qui d'ailleurs ne s'appuie sur aucune bonne raison.

ÉTYMOLOGIE

Différence. Au XVIe siècle on disait differenter, de different. On le promeine et l'insere à toutes opinions ; et le differente l'on à soy mesme, selon le different cours des choses, Montaigne, II, 354. Ilz mesloient ceste privaulté de parler franchement à luy parmy leur flatterie, comme une ruze de desguiser et differenter les viandes avec quelque saulse aigre et picquante, Amyot, Anton. 29.