« dissimulation », définition dans le dictionnaire Littré

dissimulation

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dissimulation

(di-ssi-mu-la-sion ; en vers, de six syllabes) s. f.
  • 1Action de dissimuler ses sentiments, ses desseins. User de dissimulation. Avoir recours à la dissimulation. La dissimulation n'est pas aisée à bien définir… c'est un certain art de composer ses paroles et ses actions pour une mauvaise fin, La Bruyère, Théophr. I. On ne donne presque jamais aux princes qu'une maxime, qui est celle de la dissimulation ; elle est fausse, et fait tomber dans de grands inconvénients, Maintenon, Avis à la duch. de Bourg. t. III, p. 209, dans POUGENS. À l'abri de la dissimulation, les courtisans s'embrassent, les femmes se complimentent, et les auteurs se saluent de loin, Dufresny, Double veuvage, III, 2.
  • 2Caractère de l'homme dissimulé. Il est d'une dissimulation profonde.
  • 3Acte de dissimulation ; feinte de ne pas voir ou savoir. Je ne pouvais, avec mes petites dissimulations, parer l'évidence de son amour, Marivaux, Mariane, 2e part.

HISTORIQUE

XVe s. Jean Lyon savoit tout de certain qu'il avoit jà tant courroucé le comte que jamais n'en viendroit à paix ; et, s'il y venoit par voie de dissimulation, bien savoit qu'il en mourroit, Froissart, II, II, 55. Ceste paoureuse dissimulation clost à tous la bouche, Gerson, Harengue au roi Charles VI, p. 18.

XVIe s. La dissimulation que vous faites d'estre tant chaste ne vous a de rien servi, Marguerite de Navarre, Nouv. XXII. Ils devindrent plus violents en commandant à leurs subjects, après qu'ilz eurent osté le masque et la dissimulation de leur puissance absolue, Amyot, Démétr. 22.

ÉTYMOLOGIE

Lat. dissimulationem, de dissimulare, dissimuler.