« docile », définition dans le dictionnaire Littré

docile

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docile

(do-si-l') adj.
  • 1Qui a de la disposition à se laisser instruire, conduire. Un enfant docile aux leçons de ses maîtres. On dit que le grand peintre, ayant fait un ouvrage, Des jugements d'autrui tirait cet avantage, Que, selon qu'il jugeait qu'ils étaient vrais ou faux, Docile à son profit, réformait ses défauts, Régnier, Sat. XI. Heureux, heureux mille fois L'enfant que le Seigneur rend docile à ses lois, Racine, Athal. II, 9. Cette vérité n'avait pu trouver leurs esprits dociles, Massillon, Car. Fausse confiance. Je voudrais qu'à mes vœux heureusement docile…, Voltaire, Fanat. I, 1.

    Substantivement. Le docile et le faible sont susceptibles d'impressions : l'un en reçoit de bonnes, l'autre de mauvaises, La Bruyère, XVI.

  • 2En parlant des animaux. Un bœuf docile au joug. Le cheval et l'éléphant sont dociles. Rendre docile au frein un coursier indompté, Racine, Phèd. I, 1.
  • 3Il se dit aussi des choses qui se prêtent, qui obéissent. Tu fais d'un sable aride une terre fertile, Et rends tout mon jardin à tes lois si docile, Boileau, Épît. X. Il fallut qu'au travail son corps rendu docile Forçât la terre avare à devenir fertile, Boileau, ib. III. Tel qu'un ruisseau docile Obéit à la main qui détourne son cours, Racine, Esth. II, 9. Les penchants, d'abord si dociles, se soulèvent contre le joug, Massillon, Or. fun. Profess. relig. Serm. 2. Sous votre joug heureux baisser un front docile, Voltaire, Alz. I, 1. Ibrahim, dont le bras docile à l'Éternel…, Voltaire, Fanat. III, 6. Éclairez seulement ma docile ignorance, Voltaire, ib. III, 6. Sur une onde tranquille Voguant soir et matin, Ma nacelle est docile Au souffle du destin, Béranger, Ma nacelle.

HISTORIQUE

XVIe s. Combien, et aux loix de la religion, et aux loix politiques, se treuvent plus dociles et aysez à mener, les esprits simples et incurieux, que les esprits surveillants et paidagogues des causes divines et humaines ! Montaigne, II, 235.

ÉTYMOLOGIE

Lat. docilis, de docere, enseigner, qui avait donné le verbe docer : E ne doceiet lor salut, Fragm. de Valenc. p. 468.