« docte », définition dans le dictionnaire Littré

docte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

docte

(do-kt') adj.
  • 1Instruit, versé en toute sorte de connaissances littéraires. L'homme docte sert moins que l'homme pacifique, Corneille, Imit. II, 3. [Il] N'a point, pour les tromper, une assez docte main, Rotrou, St Gen. I, 7. Et jamais, comme nous, en bonne compagnie, On ne voit chez les gens souper votre génie ; Dans nos doctes cafés par hasard entrez-vous ? L'un vous montre du doigt, l'autre sort en courroux, Gilbert, Mon apologie.

    Par raillerie, une docte matrone, une femme savante.

    Fait habilement, en parlant des choses. Je laisse aux peintres à admirer le docte mélange des couleurs aussi bien que leur application, Perrot D'Ablancourt, Lucien, Zeuxis ou Antiochus. Et que va devenir cette docte harangue ? Corneille, Agésil. V, 7.

  • 2On donne quelquefois l'épithète de doctes aux Muses ; de là doctes veilles peut prendre le sens d'œuvre poétique.
  • 3En un sens plus restreint, qui est versé dans les choses d'érudition. Le docte Saumaise. Cet auteur [Tillemont] a fort examiné les sources, est judicieux, net et docte, précis dans sa chronologie et dans ses citations, qui sont très copieuses, Bayle, Lett. 91, 26 mars 1691, t. I, p. 316. Une personne humble, qui est ensevelie dans le cabinet, qui a médité, cherché, calculé, confronté, lu ou écrit pendant toute sa vie, est un homme docte, La Bruyère, II. Ah ! bon, voilà parler en docte janséniste, Alcippe, et sur ce point si savamment touché, Desmares dans Saint-Roch n'aurait pas mieux prêché, Boileau, Sat. X.

    En parlant des choses. De doctes leçons.

  • 4 S. m. pl. Les doctes, les gens habiles dans les choses littéraires, et, plus particulièrement, dans les choses d'érudition. Ce cours d'études au bout duquel on a coutume d'être reçu au rang des doctes, Descartes, Méth. I, 6. Les doctes font différentes supputations pour faire cadrer ce temps au juste, Bossuet, Hist. II, 4. Souvent où le riche parle et parle de doctrine, c'est aux doctes à se taire, à écouter, à applaudir, s'ils veulent du moins ne passer que pour doctes, La Bruyère, XII. Annat n'était ni docteur, ni docte, Voltaire, Louis XIV, 37. De vrais doctes quoique docteurs, Voltaire, Louis XV, 43.

SYNONYME

DOCTE, SAVANT. Savant est plus compréhensif que docte. On dit d'un homme qui possède les sciences mathématiques, les sciences naturelles qu'il est savant et non docte. On dit d'un homme qui est versé dans les choses d'érudition qu'il est docte ; mais on dit aussi qu'il est savant.

HISTORIQUE

XVIe s. Il n'y a passage, affin de parler niaisement aussi bien que les doctes, qui ne soit farcy de science, Moyen de parvenir, dans LACURNE, au mot niaisement.

ÉTYMOLOGIE

Ital. dotto ; du latin doctus, participe passif de docere, enseigner.