« embaumer », définition dans le dictionnaire Littré

embaumer

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embaumer

(an-bô-mé) v. a.
  • 1Remplir d'une odeur de baume, et, en général, de toute bonne odeur. Les citronniers embaument l'air. Cette liqueur embaume la bouche. L'air est embaumé par la grande quantité de fleurs que fournissent les orangers, les citronniers et les autres arbres, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. I, p. 44, dans POUGENS. Près des flots du riant Ilisse, Les parfums dorés du narcisse Embaument nos vallons fleuris, Chénier M. J. Œd. à Col. II, 2.

    Absolument. Ce vin embaume.

  • 2Remplir un corps mort de substances balsamiques, pour le préserver de la putréfaction. Le moyen le plus habituel employé par les Égyptiens pour embaumer les corps était d'en saturer chaque partie avec de l'asphalte.
  • 3 Par extension, remplir un corps mort d'une substance quelconque propre à en assurer la conservation. Les substances les plus employées aujourd'hui pour embaumer sont le deutochlorure de mercure, une solution d'acétate ou de chlorure d'alumine poussée par les artères, ou de chlorure de zinc avec addition d'hyposulfite de soude.
  • 4S'embaumer, v. réfl. Être imprégné d'une bonne odeur. L'appartement s'embauma du bouquet qu'on avait apporté.

    Être préservé de la putréfaction. Certains corps ne s'embaument pas facilement.

HISTORIQUE

XIIe s. Les douze pairs [ils] firent bien enbasmer, Ronc. p. 176.

XIIIe s. Li cors le roi fu embaumés et fu portés à Roem en Normandie, Chron. de Rains, p. 17. Et sachiez que, sitost comme les messages ouvrirent leur escrins là où ces choses estoient, il sembloit que toute la chambre fust embausmée, si souef fleroit [tant cela sentait bon], Joinville, 260. Qui autrui vuet blasmer, il doit estre sans blasme, Et qui vuet [veut] embasmer, il doit avoir du basme, J. de Meung, Test. 694.

XVe s. Je vueil que… vous prenez le cœur de mon corps, et le faytes bien embaumer, Froissart, I, I, 47.

XVIe s. Devant l'autel, des cyprès singuliers Je vis fleurir soubz odeur embasmée, Marot, I, 175. J'embaumai le corps mort dudit seigneur de Martigues, Paré, Introd. 27. Ange divin, qui mes playes embame, Pour soulager les peines de mon ame, Ronsard, 17. Qui put le plus, le plus s'embome, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 104.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et baume ; provenç. enbasmar, embaymar ; espagn. embalsamar ; ital. imbalsamare.