« fi », définition dans le dictionnaire Littré

fi

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fi [1]

(fi) interj.
  • Exprime le blâme, le dédain, le mépris. Fi ! c'est mal, c'est honteux. Ah ! quel honteux transport ! fi ! tout cela n'est rien, Molière, Femm. sav. V, 5. Ma robe vous fait honte ; un fils de juge, ah ! fi ! Racine, Plaid. I, 4.

    Se construit avec la préposition de. Adieu donc ; fi du plaisir Que la crainte peut corrompre ! La Fontaine, Fabl. I, 9. Ses dernières paroles [de Marguerite d'Écosse] furent : Fi de la vie ! qu'on ne m'en parle plus, Duclos, Hist. Louis XI, Œuv. t. v, p. 63, dans POUGENS.

    Faire fi d'une chose, la dédaigner

    Fi donc, se dit surtout quand on entend exprimer quelque chose qui blesse la délicatesse, et aussi quelque chose d'équivoque et de gaillard. Hé fi donc, monsieur, vous me faites rougir, Dancourt, Foir. de Besons, sc. 8.

HISTORIQUE

XIIIe s. Honis soit-il et ses preechemens, Et honis soit qui de lui ne dit fi ! Hues D'Oisi, Romanc. p. 103. Fi de richesse ! fi d'avoir ! Miex valent d'amours deus baisiers Que pleine bourse de deniers, Bl. et Jeh. 2292. De par ma langue [je] vous desfi ; Vous en yrez de fi en fi [de mal en pis] Jusqu'en enfer le roié, Rutebeuf, 247.

XVe s. Fy de l'avoir, se beauté n'est en femme Et la bonté ; je ne veuil que gent corps, Doulz et courtois ; il n'est si biaux tresors D'omme, d'avoir courtoise et belle dame, Deschamps, Poésies mss. f° 439, dans LACURNE. Fy de fortune, fy d'amour mondaine, fy du monde ; car tout est faulx, Perceforest, t. IV, f° 151.

XVIe s. Fy d'avoir qui n'a joie, et d'amour sans monnoye, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Le latin fi, phi, ou phy, interjection qui a un sens un peu différent, exprimant l'étonnement, la surprise.