« financier », définition dans le dictionnaire Littré

financier

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

financier [1]

(fi-nan-sié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des fi-nan-sié-z enrichis) s. m.
  • 1Celui qui fait des opérations de banque, de grandes affaires d'argent. Insensiblement Babouc faisait grâce à l'avidité du financier, qui n'est pas au fond plus avide que les autres hommes, et qui est nécessaire, Voltaire, Babouc. Il était aisé que la maltôte romaine tombât d'elle-même dans la monarchie des Francs ; c'était un art très compliqué et qui n'entrait ni dans les idées ni dans les plans de ces peuples simples ; si les Tartares inondaient aujourd'hui l'Europe, il faudrait bien des affaires pour leur faire entendre ce que c'est qu'un financier parmi nous, Montesquieu, Esp. XXX, 13.

    Il se dit aussi de ceux qui manient les deniers de l'État.

  • 2Il s'est dit autrefois de ceux qui avaient la ferme ou la régie des droits du roi. Si le financier manque son coup, les courtisans disent de lui : c'est un bourgeois, un homme de rien, un malotru ; s'il réussit, ils lui demandent sa fille, La Bruyère, VI. M. de la Popelinière n'était pas le plus riche des financiers, mais il en était le plus fastueux, Marmontel, Mém. IV.
  • 3Celui qui entend les affaires de finance. L'évêque de Paris Gondi, qui se croyait un grand financier, parce qu'il avait beaucoup d'argent et qu'il n'en dépensait guère, Voltaire, Lett. Vaines, 30 mars 1776.
  • 4 Familièrement. Homme opulent. C'est un financier, un gros financier. Le savetier alors en chantant s'éveillait ; Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, La Fontaine, Fabl VIII, 2.

    On dit aussi : Il est riche comme un financier.

  • 5 Terme de théâtre. Comédien qui joue les rôles de financier, ceux dans lesquels il faut de la rondeur et du laisser-aller, avec une certaine morgue.

HISTORIQUE

XVe s. Et dame qui est financhiere [qui fournit] De tous les biens de mon pourpris, Chartier, Œuvres, p. 751. Les grands et generaux financiers à l'entrée de Charles VIII à Florence, en 1494, André de la Vigne, Voyage de Naples, p. 119, dans LACURNE.

XVIe s. Pour estre advocat ou financier, il n'en faut pas mescognoistre la fourbe qu'il y a en telles vacations ; un honneste homme n'est pas comptable du vice ou sottise de son mestier, Montaigne, IV, 158.

ÉTYMOLOGIE

Finance.