« flatterie », définition dans le dictionnaire Littré

flatterie

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

flatterie

(fla-te-rie) s. f.
  • Action de flatter, louange fausse ou exagérée donnée dans une vue intéressée. …Sa sotte flatterie Eut un mauvais succès, La Fontaine, Fabl. VII, 7. Je ne trouve partout que lâche flatterie, Molière, Mis. I, 1. Son humeur satirique est sans cesse nourrie Par le coupable encens de votre flatterie, Molière, ib. II, 5. Il dit qu'il s'était trouvé dans une compagnie de grande conséquence, où votre mérite, votre sagesse, votre beauté avaient été élevés jusqu'aux nues, et que même on y avait compris le goût et l'amitié que vous aviez pour moi ; si cette fin est une flatterie, elle m'est si agréable que je la reçois à bras ouverts, Sévigné, 142. Combien de fois arrêta-t-il une flatterie qui, comme un serpent tortueux, allait se glisser dans son âme [de son élève, le dauphin] ! Fléchier, Duc de Montausier. La flatterie est un commerce honteux qui n'est utile qu'au flatteur, La Bruyère, Théophr. II. Tous ceux qui l'encensaient, le voyant perdu sans retour, changèrent leurs flatteries en des insultes sans pitié, Fénelon, Tél. XI. Ne voyez-vous pas, lui répondit Mentor, que les princes gâtés par la flatterie trouvent sec et austère tout ce qui est libre et ingénu ? Fénelon, ib. La flatterie n'est autre chose qu'un commerce de mensonge fondé d'un côté sur l'intérêt, et de l'autre sur la vanité, Rollin, Hist. anc. œuv. t. II, p. 120, dans POUGENS. Quittez l'art avec nous, quittez la flatterie, Ce poison qu'on prépare à la cour d'Étrurie, Voltaire, Brutus, I, 2.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et cil qui tiex [telles] paroles oient, S'en glorefient et les croient, Ausinc com se fust evangile, Et tout est flaterie et guile, la Rose, 4896. Mais de ce trop grant tort avoit, Qu'il disoit plus qu'il ne savoit, Et tous jors par ses flateries Ajoustoit as choses oïes, ib. 14781.

XIVe s. Sire, je vous le di sans nulle flaterie, Comme au plus souffisant et de roial lignie, Guesclin. 10574.

XVIe s. Comme ainsi soit que plusieurs fussent pleins d'orgueil et de presomption, desquels il estoit expedient de rabattre la vaine flaterie [confiance], Calvin, Instit. 779. La flatterie la pire qui soit est celle qui est couverte, Amyot, Com. discern. le flatt. de l'ami, 8.

ÉTYMOLOGIE

Flatteur ; provenç. flataria.