« galamment », définition dans le dictionnaire Littré

galamment

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

galamment

(ga-la-man) adv.
  • 1D'une manière galante. Et surtout quand les vers sont tournés galamment, Molière, Femmes sav. III, 2. Je suis trop heureux, madame, d'avoir pu vous rendre ce petit service, lui répondis-je le plus galamment qu'il me fut possible, Marivaux, Pays. parv. 4e part. Toi [Mlle Clairon] qui ressuscitas sous mes rustiques toits L'Électre de Sophocle aux accents de ta voix, Non l'Électre française à la mode soumise, Pour le galant Itys si galamment éprise, Voltaire, Épît. LXXXV.
  • 2Avec goût et élégance. S'habiller galamment. Et, tirant sa montre à laquelle pendait galamment une petite boussole, il lui fit voir que c'était avec une aiguille qu'on était arrivé dans un autre hémisphère, Voltaire, Dial. 13.
  • 3De bonne grâce. Faire les choses galamment. Il faut vous dire seulement Que vous donnez si galamment, Qu'on ne peut se défendre De vous donner son cœur ou de le laisser prendre, Scudéry, dans RICHELET. Allons, monsieur, faites les choses galamment et sans vous faire tirer l'oreille, Molière, Mar. forcé, sc. 16. …Dites-lui qu'on sait son mariage, Et conseillez-lui fort de s'armer de courage, Afin de recevoir galamment aujourd'hui Certains petits brocards qui vont fondre sur lui, Destouches, Phil. marié, IV, 9. C'est de vous qu'en sept cent un Une anguille de Melun M'arriva si galamment, Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en, Avec des pruneaux de Tours, Désaugiers, M. et Mme Denis.
  • 4Avec courage. Ton maître a galamment soutenu cette affaire, Piron, Métrom. IV, 1. Ce mot [galant] reçut une signification plus noble dans les temps de chevalerie, où le désir de plaire se signalait par les combats ; se conduire galamment, se tirer d'affaire galamment veut même encore dire se conduire en homme de cœur, Voltaire, Dict. phil. Galant. Ma foi, je cours encor la poste galamment, Boissy, Impatient, v, 8.
  • 5En galant homme. Ma foi, lui dit-il, vous venez d'en user si galamment, que je ne veux point vous le cacher, Hamilton, Gramm. 5.
  • 6Habilement, adroitement. Il s'est tiré galamment d'intrigue.

HISTORIQUE

XVIe s. Fouette moy ce voyre gualentement, Rabelais, Garg. I, 5. Il y a d'autres qui le font encore plus galantement, et en parlant à d'autres admonestent leurs familiers, Amyot, Com. discern. le flatt. 54.

ÉTYMOLOGIE

Galant, et le suffixe ment. Galantement du XVIe siècle est la trace de l'effort que la langue, en formant de nouveaux adverbes, fit pour conserver l'ancienne syntaxe où le suffixe ment se construit toujours avec le féminin. Galantement se disait encore au commencement du XVIIe siècle. Le valet… L'avoit galantement payé d'une cassade, Régnier, Sat. X.