« grêle », définition dans le dictionnaire Littré

grêle

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

grêle [1]

(grê-l') adj.
  • 1Long et menu. Une tige grêle. Des jambes grêles. Venez, boucs méchants, Psylles aux corps grêles, Aspioles frêles, Comme un flot de grêles, Fondre dans ces champs, Hugo, Bal. 14.

    Terme d'anatomie. Intestin grêle, la portion d'intestin qui s'étend depuis l'estomac jusqu'au caecum exclusivement.

    Muscles grêles, nom de certains muscles minces et longs.

  • 2 Par extension, se dit de ce qui est chétif, non suffisamment plein ou développé. Une physionomie grêle. Il y a toujours quelque chose de grêle dans notre architecture, quand nous visons à l'élégance, ou de pesant quand nous prétendons à la majesté, Chateaubriand, Itin. 1re part.
  • 3Se dit d'une voix aiguë et faible. M. d'Alembert, avec sa petite voix grêle, est un excellent lecteur, Voltaire, Lett. Laharpe, 4 sept. 1771. La voix grêle des cymbales Se mêlait par intervalles Aux bruits de la grande mer, Hugo, Orient. 1.

    Ton grêle, le ton le plus haut d'un cor ou d'une trompette.

    Substantivement en ce sens. Sonner du grêle ou sonner grêle.

  • 4 S. f. Lame d'acier plate et dentelée, dont le tabletier se sert pour grêler.

SYNONYME

GRÊLE, FLUET. Celui qui est fluet est mince, celui qui est grêle l'est aussi ; mais le fluet l'est de sa nature et sans que cela indique aucun amoindrissement ou dépérissement ; la belette est fluette. Au lieu que, chez le grêle, il y a disproportion, amoindrissement, amaigrissement : des membres grêles sont des membres qui devraient être plus gros, vu l'âge du sujet.

HISTORIQUE

XIe s. Graisles es flans et larges les costez, Ch. de Rol. CCXXVII.

XIIe s. Venim et pourreture grant merveille vomi, Et jut moult longuement ; tous greilles sus sailli ; Par les mains al saint humme de s'enferté [de sa maladie] guari, Th. le mart. 94. Trois fois le sonne [un cor] et en grelle et en gros, Charrois de Nymes.

XIIIe s. Renart fu grelles et menus, Muciez estoit derier la porte, Ren. 3670.

XIVe s. Avoir la vois acue ou grelle, Oresme, Eth. 125. User de perdris, de faisans, de petis oiseaux champestres o [avec] grelle bec, H. de Mondeville, f° 95, verso. Le gros du cuer et sa rachine est en haut, et le grelle en bas, H. de Mondeville, f° 23, verso.

XVe s. Je n'y entens ne gros ne gresle, Patelin, v. 1030.

XVIe s. Torquato Tassc, en la comparaison qu'il faict de la France à l'Italie, dict avoir remarqué cela, que nous avons les jambes plus grailes que les gentilshommes italiens, et en attribue la cause à ce que nous sommes continueilement à cheval, Montaigne, IV, 190.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, grêie ; provenç. graile ; anc. esp. grácil ; ital. gracile ; du lat. gracilis, qui a l'accent sur gra.