« hébreu », définition dans le dictionnaire Littré

hébreu

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hébreu

(é-breu) s. m.
  • 1Nom du peuple juif. Les Hébreux. Un Hébreu.

    Ce mot n'a pas de féminin ; on ne dit pas les Hébreues, mais les Juives.

  • 2Langue hébraïque. L'hébreu est une des langues sémitiques. On verra qu'il s'est ébloui lui-même, ou qu'il veut éblouir les autres par son grec et par son hébreu, Bossuet, 1re instr. sur la version du Nouv. Test. XXVII, 7e passage, 5.

    Fig. et familièrement. C'est de l'hébreu, on n'y peut rien comprendre. C'est de l'hébreu pour moi, je n'y puis rien comprendre, Molière, l'Ét. III, 3. Il renvoya le valet après avoir dit quelques paroles italiennes qui furent de l'hébreu pour moi, Lesage, Guzm. d'Alfar. III, 1. Parler de faire le point eût été de l'hébreu pour nos marins, Chateaubriand, Itinér. partie 3e.

  • 3Hébreu carré, les caractères hébraïques modernes.
  • 4Adj. m. Le texte hébreu, le texte en langue hébraïque. Citer des passages hébreux.

    Cet adjectif est inusité au féminin ; en ce cas on le remplace par hébraïque : la langue hébraïque, une bible hébraïque.

HISTORIQUE

XIIIe s. De ci m'en vois : Or soiez vers moi plus cortois ; Ne me traveillez mès de mois, Va, Salatin, Ne en ebrieu ne en latin, Rutebeuf, II, 87.

XVe s. Car selon loy hebrée et en latin, Tuit sommes faiz trespassans par ce monde, Deschamps, Poésies mss. f° 105.

XVIe s. Parler en hebrieu [parler une langue qu'on ne comprend pas], Marot, J. p. 204, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Lat. hebræus, du grec ἑϐραῖος, de Heber, arrière-petit-fils de Sem. Selon Renan, Langues sémitiques, p. 29, 1re édit. il vient de heber, passage, et hébreux veut dire οἱ περάται, ceux d'au delà du fleuve, par souvenir du temps où une partie de la population sémitique habitait en deçà de l'Euphrate, et une partie au delà.