« haire », définition dans le dictionnaire Littré

haire

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

haire

(hê-r') s. f.
  • 1Petite chemise de crin ou de poil de chèvre portée sur la peau par esprit de mortification et de pénitence. Laurent, serrez ma haire avec ma discipline, Molière, Tart. III, 2. Le moine secoua le cilice et la haire, Boileau, Lutr. VI. Vicieux, pénitent, courtisan, solitaire, Il [le duc de Joyeuse] prit, quitta, reprit la cuirasse et la haire, Voltaire, Henr. IV.
  • 2Grosse étoffe pour les brasseurs.

    Drap en haire, drap qui n'a point encore été foulé.

HISTORIQUE

Xe s. [Ils] vesteient haires, Fragm. de Val. p. 467.

XIIe s. E aspre haire aveit de piel de chievre gros, Th. le mart. 102. Une dame Respha la fille Aia estendid une haire sur une pierre, pur les cors guarder…, Rois, p. 202.

XIIIe s. Mes ja beste qui leans aille, N'i portera toison qui vaille, Ne dont l'en puist neis [même] drap faire, Se n'est aucune orrible haire, la Rose, 20424. En l'abeie du Lis sont les heres que saint Loys portoit, une fete à maniere de gardecors, longue jusque desouz la ceinture, et l'autre fete à maniere de ceinture ; trois ou quatre desquelles les unes sont lées [larges] à maniere de la paume d'une main, et les autres à maniere de la leesse [largeur] de trois dois ou de quatre, Miracles St Loys, p. 147. Et si estoit la haire mise Emprès la char soz la chemise, Rutebeuf, II, 176.

XVe s. Mes je di Et affi Que sus mi N'a fors quo doel, painne et haire, Froissart, Poésies mss. p. 20, dans LACURNE. Marie toy donc et me croy, Qu'à mener vie solitaire A l'en plus de mal et de haire [affliction, peine], Mil fois plus que mariés n'ont, Deschamps, Poésies mss. f° 360.

ÉTYMOLOGIE

Anc. haut allem. hâra ; scandin. haera, tissu de poil ; allem. Haar, cheveu, poil. On en rapproche avec vraisemblance le sanscrit kêçara, et le latin caesaries, chevelure.