« hoqueton », définition dans le dictionnaire Littré

hoqueton

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hoqueton

(ho-ke-ton) s. m.
  • 1Casaque brodée que portaient les archers du grand prévôt, du chancelier, etc. et aussi les gardes de la manche.

    Par extension, archer qui était revêtu du hoqueton, bas officier de ville. L'on méditait quelque chose contre le public, on voyait aller et venir des hoquetons, Retz, II, 138. Mme la duchesse s'avisa d'en envoyer enlever [des ouvriers] par des hoquetons de chez le duc de Rohan, Saint-Simon, 51, 105. Le chancelier Séguier se transportait au parlement, précédé d'un lieutenant et de plusieurs hoquetons, Voltaire, Louis XIV, 4.

  • 2Casaque, en général. Il mourut, et c'est tout vous dire… J'en ai pris le noir hoqueton, Scarron, Virg. III. Il s'habille en berger, endosse un hoqueton, La Fontaine, Fabl. III, 3.

HISTORIQUE

XIIe s. Blanche [il] ot la barbe aussi come auqueton, Ronc. p. 125.

XIIIe s. D'un dart envenimé [il] feri le prou Odon, Qu'il li fausa l'auberc en après l'auqueton, Dedens le cors li trenche le foie et le pormon, Ch. d'Ant. VIII, 910. Bien chaucié et vestu d'un paile d'auqueton, ib. VII, 757.

XVe s. Mais perça la targe, les plates et l'auqueton, et lui entra dedans le corps et poignit droit au cœur, Froissart, I, I, 113. Leur vestirent blanches chemises et leurs hocquetons dessus et leurs haubers, Perceforest, t. I, f° 87.

XVIe s. Qui a le loup pour compaignon, porte le chien sous l'hocton, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Provenç. alcato ; esp. algodon, alcoton ; port. alcotô. Il y a dans l'ancien français houque, sorte de cape, et des étymologistes ont tiré de là hoqueton. Mais, outre qu'une telle dérivation ne serait pas très facile, elle est mise à néant par les formes auqueton, alcoto, algodon, qui conduisent à l'arabe : article al, le, et coton (voy. COTON). Remarquez en confirmation que, dans plusieurs passages de l'historique, auqueton a le sens d'étoffe, non de casaque.