« interprétation », définition dans le dictionnaire Littré

interprétation

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interprétation

(in-tèr-pré-ta-sion ; en vers, de six syllabes) s. f.
  • 1Traduction d'une langue en une autre. L'interprétation en français d'un texte latin.
  • 2Explication de ce qu'il y a d'obscur ou d'ambigu en un texte. Ce passage ne peut recevoir de meilleure interprétation. L'interprétation des lois. Je ne me suis permis cette interprétation des premiers versets de la Genèse, que dans la vue d'opérer un grand bien : ce serait de concilier à jamais la science de la nature avec celle de la théologie, Buffon, Époq. nat. Œuv. t. XII, p. 56. Ils [les caraïtes, secte juive] rejettent les interprétations cabalistiques, mystiques et allégoriques, comme n'ayant aucun fondement dans la loi, Diderot, Opin. des anc. phil. (Juifs).

    Terme d'ancienne jurisprudence. Interprétation d'arrêt, explication que donnaient les cours souveraines sur ce qu'il pouvait y avoir d'obscur dans un arrêt.

  • 3Explication, par une induction positive, de certaines choses. L'interprétation de la direction des courants dans la mer.

    Explication imaginaire de certains phénomènes naturels. L'interprétation des songes, du vol des oiseaux.

  • 4Action de prendre en bonne ou mauvaise part des paroles, des actes, etc. Expressions dont on ne peut tirer de bon sens que par de bénignes interprétations, ou, pour parler nettement, que par des gloses forcées, Bossuet, Ét. d'orais. I, 1. Quelle liberté s'est-elle donnée qui pût, je ne dis pas mériter une censure, mais souffrir une mauvaise interprétation ? Fléchier, Mar.-Thér.
  • 5 Terme de rhétorique. Sorte de répétition nommée autrement synonymie, figure analogue à l'insistance.

HISTORIQUE

XIIe s. Si cum Rous al ermite retrait [raconte] sa visiun, E cum cil l'en dit bel l'entrepretatiun, Benoit de Sainte-Maure, II, 1007.

XIIIe s. David prophetisa par seule interpretation de Dieu et du Saint Esprit, qui li enseigna à dire toute sa naissance [du Christ], Latini, Trésor, p. 54.

XIVe s. [Commissaires chargés de faire] la visitation, connoissance et interpretation du fouage des dits cuirs tannez, Ord. des rois de Fr. t. V, p. 315.

XVe s. Ils demanderent l'interpretation et la segnifiance et le mystere du pain bis et de la peau de cheval, Louis XI, Nouv. LII.

XVIe s. Les fines gents remarquent bien plus curieusement et plus de choses, mais ils les glosent ; et, pour faire valoir leur interpretation… ils ne se peuvent garder d'alterer un peu l'histoire, Montaigne, I, 233.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. interpretacio ; espagn. interpretacion ; ital. interpretazione, du latin interpretationem, de interpretari, interpréter.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

INTERPRÉTATION.
6En un sens néologique, manière dont une pièce de théâtre est jouée. À chaque génération d'artistes, les œuvres de Corneille, de Racine, de Glück, de Mozart, se sont en quelque sorte renouvelées, transfigurées par une interprétation nouvelle, répondant aux idées et aux aspirations de chaque époque, l'Opinion nationale, 16 octobre 1874, 2e page, 1re col.