« jarretière », définition dans le dictionnaire Littré
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jarretière
- 1Sorte de lien avec lequel on soutient ses bas au-dessus ou au-dessous du genou.
Une belle jambe bien tournée, couverte d'un bas de soie couleur de rose, avec une jarretière d'argent
, Lesage, Diab. boit. ch. VIII, dans POUGENS.Elle finit par laisser tomber sa jarretière ; Zadig la ramassa avec sa politesse ordinaire, mais il ne la rattacha pas au genou de la dame
, Voltaire, Zadig, 7.Les jarretières de la mariée, jarretières que les garçons de noces dérobaient autrefois et dérobent encore dans quelques provinces à la mariée.
Et la jarretière de la mariée, l'aurons-nous ?
Beaumarchais, Mar. de Fig. V, 19.Quand vos sœurs se partageront Ces fleurs qu'on dit d'heureux augure, Les garçons vous déroberont Une plus secrète parure ; La jarretière, pensez-y !
Béranger, Chapeau de la mariée.Fig. et familièrement. Il ne lui va pas à la jarretière, il est bien loin de le valoir.
Fig. et familièrement. Donner des jarretières à quelqu'un, lui donner des coups de sangle sur les jambes.
Je lui taillerai bien des jarretières, je lui donnerai de la besogne, je le ferai courir.
- 2Ordre de la Jarretière (on met un grand J), ordre de chevalerie institué par Édouard III d'Angleterre en 1349, à l'occasion de la jarretière de la comtesse de Salisbury, sa maîtresse, qu'il releva dans un bal, en disant : Honni soit qui mal y pense. L'ordre de la Jarretière, qui se nomme aussi de Saint-Georges, porte une image de ce saint, enchâssée dans un cercle d'or garni de diamants, et attachée à un cordon bleu qu'on passe, en forme d'écharpe, de l'épaule gauche à la hanche droite.
Il [Jacques II] a donné l'ordre de la Jarretière à M. de Lauzun
, Sévigné, 523.17 août 1685 : on sut que milord Feversham a eu la Jarretière, vacante par la mort de milord Arlington
, Dangeau, I, 208.Les chevaliers de la Jarretière ne marchent que suivant l'ordre de leur réception, indistinctement, selon l'ancien usage de France
, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 mars 1771. - 3Espèce de dartre farineuse entourant la jambe en manière de jarretière.
- 4 Terme d'ichthyologie. Nom vulgaire du genre épidope, de la famille des ténioïdes.
- 5 Terme de marine. Sorte d'amarrage, tel que celui qui fixe aux mâts l'aiguilletage de l'appareil avec lequel on mâte un navire.
REMARQUE
On a dit, quelquefois, au commencement du XVIIe siècle, jartière : Sa ceinture honorable, ainsi que ses jartières
, Régnier, Sat. X.
HISTORIQUE
XIVe s. Une jartiere, sur un tissu de soye inde, garny d'or, de perles, de diamans et de balaiz
, De Laborde, Émaux, p. 348. Pour un quartier de satin azur, pour faire jarretieres à lier les chausses de la royne
, De Laborde, ib.
XVe s. Le comte d'Ostrevant montre bien qu'il a le courage plus anglois que françois, quand il prend le gertier et la devise du roi Richard d'Angleterre
, Froissart, III, IV, 16. Je perdy mon gartier en la rue
, les Évang. des quenouilles, p. 27.
XVIe s. Il y arriva qu'un forçat Turc aiant sa chaine rompue d'un coup de canon, et en restant encore un pied aux jarretieres, se jeta dans la mer
, D'Aubigné, Hist. III, 528.
ÉTYMOLOGIE
Jarret ; picard, gartier ; bourg. jateire ; Berry, jarretier ; norm. jarretier ; angl. garter.