« lignée », définition dans le dictionnaire Littré

lignée

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

lignée

(li-gnée) s. f.
  • Race, descendance. Ces nombreuses lignées Qui du sang d'Israël portent si haut l'honneur, Corneille, Trad. du ps. CXXI. Quand l'enfer eut produit la goutte et l'araignée : Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D'être pour l'humaine lignée Également à redouter, La Fontaine, Fabl. III, 8. Un père eut pour toute lignée Un fils qu'il aima trop, La Fontaine, ib. VIII, 16. On a de grandes raisons de croire que, dans la lignée où s'est conservée la connaissance de Dieu, on conservait aussi par écrit des mémoires des anciens temps, Bossuet, Hist. II, 3. M. du Maine voulut se marier ; le roi l'en détournait et lui disait que ce n'était pas à des espèces comme lui à faire lignée, Saint-Simon, 4, 61. Le physique, ce père du moral, transmet le même caractère de père en fils pendant des siècles ; les Appius furent toujours fiers et inflexibles ; les Catons toujours sévères ; toute la lignée des Guises fut audacieuse, téméraire, factieuse, pétrie du plus insolent orgueil et de la politesse la plus séduisante, Voltaire, Dict. phil. Caton et suicide.

    Il se dit aussi des animaux.

    Fig. Les esprits d'une haute lignée errent sans cesse autour de l'abîme des pensées sans fin, Staël, Allem. III, 1.

HISTORIQUE

XIIe s. Ses maisuns, que vus recuntez en altre lignede, Lib. psalm. p. 63. Saül cui Deus eslist, pur ço que Deu guerpi, E il e sa lignée e sa mesun peri, Th. le mart. 74.

XIIIe s. Et s' [si] est née et estraite de si bonne lignie, Berte, LXXII.

XVe s. Et ainsi de ma souvenance sont morts en ces divisions d'Angleterre bien quatre-vingts hommes de la lignée royale d'Angleterre, dont une partie j'ay congneus, Commines, I, 7. Homme de petite lignée, Commines, 7, Prol.

XVIe s. Adam a enveloppé, voire plongé en pareilles miseres toute sa lignée, Calvin, Instit. 172. Quand on demande à Thales pourquoy il ne se marie point, il respond qu'il n'aime point à laisser lignée de soy, Montaigne, I, 312.

ÉTYMOLOGIE

L'anc. adj. ligné, qui a du lignage, de la noblesse (Asez avez ben enlinées dames, Ch. de Rol. p. 332, éd. GÉNIN), de ligne ; provenç. linhada.