« malfaiteur », définition dans le dictionnaire Littré
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malfaiteur
- Celui qui fait des actions punissables, qui commet des crimes.
Il pourra poursuivre le malfaiteur pour des dommages et intérêts
, Montesquieu, Esp. XXIV, 17.Les malfaiteurs [au lieu d'être mis à mort] ont été condamnés aux mines, aux travaux publics ; leurs châtiments sont devenus utiles à l'État ; institution non moins sage qu'humaine
, Voltaire, Russie, I, 8.Tout malfaiteur attaquant le droit social devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie ; il cesse d'en être membre en violant ses lois, et même il lui fait la guerre ; alors la conservation de l'État est incompatible avec la sienne
, Rousseau, Contr. soc. II, 5.
REMARQUE
L'Académie ne donne pas le féminin malfaitrice ; mais rien n'empêche de le former et de l'employer.
HISTORIQUE
XIIe s. Eisi faitement [de cette sorte] mauballi [maltraités], Mort e destruit e apovri Furent li maufaitur engleis
, Benoit de Sainte-Maure, II, 4700. Tut li malfaitur serrunt esrascied [arrachés] si cume espines que l'um ne pot nue main esracier
, Rois, p. 211.
XIIIe s. Et por ce ne doit nus lix [lieux] sauver tex [tels] malfeteurs
, Beaumanoir, XI, 20. Il avoit [il y avait] tant de maulfeteurs et de larrons à Paris et en dehors, que tout le païs en estoit plein
, Joinville, 297.
XIVe s. Selonc le forfet des maufeteurs
, Bercheure, f° 29, verso. [Le diable] Joie ne puet avoir plus grant, quant puet atraire Les malfaicteurs à dire : diaules le me fit faire
, Girart de Ross. V. 3127.
XVIe s. On ne pugnyt pas le malfaicteur pour le mal fait, mais pour exemple aux autres, qu'ilz ne se enhardissent mais ayent crainte de mal faire
, Rozier histor. I, 7.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. malfaitor, malfachor ; espagn. malhechor ; portug. malfeitor ; ital. malfattore ; du lat. malefactorem, de male, mal, et facere, faire.