« manger.2 », définition dans le dictionnaire Littré

manger

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

manger [2]

(man-jé ; l'r ne se lie jamais) s. m.
  • Ce qu'on mange, ce dont on se nourrit. Le manger n'est pas ce qui nous rend agréable à Dieu, Sacy, Bible, St Paul, 1re épit. aux Corinth. VIII, 8. Et ce financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire, La Fontaine, Fabl. VIII, 2. J'ai des fruits, j'ai du lait : ce n'est peut-être pas De nosseigneurs les ours le manger ordinaire, La Fontaine, ib. VIII, 10. Le chou que la cime de cet arbre renferme au milieu de ses feuilles est un fort bon manger, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg. Me voici dans mon nouveau logement… la jardinière me fait mon manger, Courier, Lett. II, 187.

    Familièrement. Il en perd le boire et le manger, se dit de celui qui est entièrement absorbé par une occupation, par une passion.

    Manger des oiseaux, calebasse de Guinée et d'Amérique.

    Le manger de la baleine, animalcule microscopique et rougeâtre, abondant en certains gîtes que fréquentent les baleines.

    Blanc-manger, voy. BLANC-MANGER.

    PROVERBE

    À petit manger, bien boire, on compense par la boisson ce qui manque au manger.

HISTORIQUE

XIIe s. Li arcevesques sist un jor à son mangier, Th. le mart. 64. Et nequedent [néanmoins] l'avoit vendu [son droit d'aînesse] por un mangier de lentille, Job, p. 517.

XIIIe s. Si com li peissons est pris à l'ainc [hameçon] et li oisiaus au laz, tout aussi est pris li hom au mangier, Latini, Trésor, p. 381. Les barons, qui deussent garder le leur pour bien emploier en lieu et tens, se pristrent à donner les grans mangers et les outrageuses viandes, Joinville, 217.

XIVe s. Et pour ce au latin [le récit latin de la vie de Girart] me vuil du tout aordre [attacher] ; Quar en plusieurs mostiers le lisent la gent d'ordre [les moines]… Et on lit au maingier, c'est chouse toute certe, Ainssin comme de sains les fais Girart et Berte, Girart de Ross. V. 93.

XVIe s. Ils en perdent le boire, le manger et le repos, Montaigne, I, 64.