« meunier », définition dans le dictionnaire Littré

meunier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

meunier, ière [1]

(meu-nié, niè-r') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui conduit, qui gouverne un moulin. J'ai lu dans quelque endroit qu'un meunier et son fils… Allaient vendre leur âne, La Fontaine, Fabl. III, 1. Quoique fils de meunier, encor blanc du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin, Boileau, Épître V.

    Meunière, la femme d'un meunier.

    Adjectivement. Garçon meunier.

  • 2Meunier, poisson de rivière qui tire son nom, ou de la blancheur de sa chair, ou de ce qu'il se trouve ordinairement autour des moulins.
  • 3Meunier, nom de divers champignons d'un aspect farineux.

    Nom de quelques insectes qui sont couverts de poils blancs ou qui vivent dans la farine.

    Nom de quelques oiseaux.

  • 4Sorte de cépage de vin rouge, dont la feuille, surtout dans le dessous, est d'un blanc velouté.
  • 5Meunier, espèce de lèpre blanche qui attaque quelquefois les arbres ; c'est un champignon.
  • 6 S. f. Meunière, mésange à longue queue.

    Corneille mantelée.

PROVERBES

Il n'y a rien de plus hardi que la chemise d'un meunier, parce qu'elle prend, tous les matins, un fripon au collet.

Il s'est fait d'évêque meunier, il est devenu d'évêque meunier, c'est-à-dire il a perdu une condition meilleure et est tombé en une moins bonne. On me mande que M. de Villars s'en va ambassadeur en Savoie ; j'aurais cru qu'il y aurait eu à cela de l'évêque meunier, Sévigné, 223. Un conseiller d'État, devenu secrétaire d'État ou contrôleur général, ne se serait pas réduit à retourner faire le simple conseiller d'État au conseil et à devenir, comme on dit, d'évêque meunier, Saint-Simon, 435, 44.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et ausi fet on au mannier, quant il convient que li molins demort oiseus par les cozes que li sires du molin y doit metre, Beaumanoir, XXXVIII, 19. Quiconques veut estre meusniers à grand Pont à Paris, estre le puet se il a molin qui siens soit cu à ferme, Livre des mét. 18.

XVIe s. Qui [ce qui] seroit d'evesque devenir mulnier, Carloix, VI, 10. Les terroirs pierreux et sablonneux nourrissent les truites… chabots, cheviniaus, meusniers, esperlans, dables, De Serres, 425.

ÉTYMOLOGIE

Picard, magnier ; bourguig. mugnai ; wallon, moûnî, au fém. moûnerèse ; namur. mounî ; Hainaut, monier, mounier ; normand, mounier ; provenç. molinier, moliner, monier, mounier ; espagn. molinero ; portug. moleiro ; ital. molinaro ; du lat. molinarius, de mola, meule 1.