« minois », définition dans le dictionnaire Littré

minois

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minois

(mi-noî ; l's se lie : un mi-noî-z agréable) s. m.
  • 1Visage, mine, avec un sens de plaisanterie ou de dénigrement. Ils ne lui eussent pas Prêté sur son minois quatre doubles ducats, Régnier, Sat. VIII. Lors un bon homme de village Y voulut fourrer son minois, Convoi du cardinal de Richelieu en Sorbonne. Ce doucet est un chat, Qui, sous son minois hypocrite…, La Fontaine, Fabl. VI, 5. Les gens de mon minois ne sont point accusés D'être, grâces à Dieu, ni fourbes, ni rusés, Molière, le Dép. I, 1. Sous ce minois qui lui ressemble, Chassons de ce lieu ce causeur, Molière, Amph. I, 2. Madame, voyant la fille [d'Heemskerke] approcher son minois, se recula très brusquement, Saint-Simon, 53, 130. C'est un de ces minois que l'on a vus partout Et dont on ne dit rien…, Gresset, Méchant, II, 7.
  • 2Visage d'une jeune personne plus jolie que belle. Ces yeux… Font briller leurs étincelles Sur le plus friand minois Qui soit aux murs de Bruxelles, Voltaire, Lett. du roi de Prusse, 2 sept. 1742. Jadis ton maître a fait maintes folies Pour des minois moins friands que le tien, Béranger, Célib.

    Par extension, une jolie fille. J'ai eu un petit minois qui ne m'a pas mal coûté de folies, Marivaux, Marianne, 1re part.

HISTORIQUE

XVe s. Ceste garsette criera, Se cuide je, mais toutesfois La prendray : elle a beau minois, La vengance nostre Seigneur Jesucrist, dans FRANC. MICHEL, argot.

XVIe s. Vous pourtez le minoys non mye d'ung achapteur de moutons, mais bien d'ung coupeur de bourses, Rabelais, Pant. IV, 5. Si le minois du medicin chagrin… contriste le malade, Rabelais, ib. IV, Épître.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé de mine 1.