« nonchalant », définition dans le dictionnaire Littré

nonchalant

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

nonchalant, ante

(non-cha-lan, lan-t') adj.
  • 1Qui a de la nonchalance. Et pour moi si nonchalant que, quand mon règne serait de ce monde, je n'importunerais jamais personne de mes intérêts, Scarron, Lettres, Œuvr. t. I, p. 241, dans POUGENS. À votre aise vous en parlez, Et vous avez, la belle, une chaise roulante Où par deux bons chevaux, en dame nonchalante, Vous vous faites traîner partout où vous voulez, Molière, Amph. Prologue. Les plaisirs nonchalants folâtrent à l'entour, Boileau, Lutrin, II.

    Nonchalant de, avec un substantif. Si l'autre est au rebours des lettres nonchalante…, Régnier, Sat. VII. Là, j'irai respirer… en silence Et nonchalant du terme où finiront mes jours, La santé, le repos, les arts et les amours, Chénier, Élég. XXVII.

    Substantivement. Un nonchalant. Une nonchalante. Je vous l'ai dit cent fois, c'est une nonchalante Qui s'abandonne au cours d'une vie indolente, Piron, Métrom. I, 2.

  • 2Il se dit des choses dans le même sens. Une démarche, une parole nonchalante Une humeur nonchalante. Une vie nonchalante

HISTORIQUE

XIVe s. Il n'est pas nonchalant, mes curieux de ses propres possessions procurer diligentment et deuement, Oresme, Eth. 105.

XVIe s. Je veux que la mort me treuve nonchalant d'elle, Montaigne, I, 80. Une fierté nonchalante de l'art, Montaigne, I, 192. Je m'en rendois plus nonchalant à l'estude de mes aultres leçons prescriptes, Montaigne, I, 196. Soigneux de sa conservation et nonchalant de la nostre, Montaigne, III, 98.

ÉTYMOLOGIE

Non, et chalant, participe du verbe chaloir, se soucier ; Berry, nonchaleux ; prov. nonchalen. Il y a en normand caleux, paresseux ; serait-ce une aphérèse de nonchaleux, et faut-il y joindre le populaire caler, reculer, avoir peur ?