« pervertir », définition dans le dictionnaire Littré

pervertir

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pervertir

(pèr-vèr-tir) v. a.
  • 1Faire changer de bien en mal, en matière de morale. Les mauvaises compagnies ont perverti ce jeune homme. Ce furent les femmes étrangères qui pervertirent Salomon, Fleury, Mœurs des Israél. tit. XXII, 2e part. p. 291, dans POUGENS.
  • 2Déranger, troubler. Je dis que c'est pervertir l'ordre des choses ; pourquoi ? parce que, dans l'ordre des choses, le repos n'est pas pour lui-même, mais pour le travail, Bourdaloue, Dim. de la Septuag. Dominic. t. I, p. 376. Les honneurs sont institués pour récompenser le mérite… mais l'esprit du monde en a perverti le véritable usage, Fléchier, Mme de Montausier.

    Pervertir le sens d'un passage, l'altérer, le dénaturer.

  • 3Se pervertir, v. réfl. Devenir perverti. Ce jeune homme s'est promptement perverti.

REMARQUE

Saint-Simon a, suivant les idées intolérantes de son temps, dit se pervertir au lieu de se convertir, en parlant d'une religion qu'il regardait comme fausse : Riperda avait été catholique, mais il s'était perverti pour entrer dans les charges de son pays, Saint-Simon, 473, 48.

HISTORIQUE

XIIe s. Cil qui se poinent de pervertir les saintes Escriptures, Saint Bernard, p. 573.

XIIIe s. Tu es riches et sires ; mes en seignorissant… Vas ton ordre et les autres auques parvertissant, J. de Meung, Test. 676.

XIVe s. Trop est li siecles perviertis, Et li biens en maus conviertis, Jean de Condé, t. II, p. 91. Ce que tu feras de bien, tes anciens ennemis le pervertiront ou amenuiseront, Ménagier, I, 9.

XVe s. Vous qui voulez du jour faire la nuict, Pervertissans par dormir la clarté Du beau soleil, qui pour besongner luit, Deschamps, Vie dissipée.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. pervertir ; port. perverter ; ital. pervertere ; du lat. pervertere, de per, et vertere, tourner.