« précepteur », définition dans le dictionnaire Littré

précepteur

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précepteur

(pré-sè-pteur) s. m.
  • 1Celui qui enseigne. Le père, et par un amour naturel et par une économie nécessaire, était le précepteur des garçons aussi longtemps qu'il pouvait l'être, Fontenelle, Boerhaave. Notre premier précepteur est notre nourrice, Rousseau, Ém. I.

    Par extension. Il semble que tu n'aies jamais lu la vie de ces grands précepteurs du genre humain [les philosophes], Perrot D'Ablancourt, Lucien, Parasite. Oui, monsieur, j'ai dit que Newton et Locke étaient les précepteurs du genre humain, Voltaire, Lett. d'Agincourt, 17 déc. 1770.

    Fig. Son goût avait été son précepteur, Desfontaines.

  • 2Celui qui est chargé de l'éducation d'un enfant. Les parents sensés et raisonnables doivent voir avec quelque peine qu'un intendant, un secrétaire, quelquefois même un portier fait chez eux une plus grande fortune que le précepteur du fils de la maison, Rollin, Traité des Ét. VI, II, 3. Les enfants, et surtout les enfants de condition, n'entendent parler de science qu'à leur précepteur, qui, dans une espèce de réduit séparé, leur enseigne une langue ancienne, dont le reste de la maison fait peu de cas, Fontenelle, Du Fay. Charles-Quint le joue [le cardinal Wolsey qui voulait être pape], et manifeste son pouvoir en faisant pape son précepteur Adrien Florent, natif d'Utrecht, alors régent en Espagne, Voltaire, Ann. Emp. Charles-Quint, 1521. Je suis trop pénétré de la grandeur des devoirs d'un précepteur, je sens trop mon incapacité, pour accepter jamais un pareil emploi, de quelque part qu'il me soit offert, Rousseau, Ém. I. Bossuet fut nommé précepteur du Dauphin, D'Alembert, Éloges, Bossuet.

    Sous-précepteur, voy. SOUS-PRÉCEPTEUR.

  • 3Un des grands dignitaires des templiers (précepteur est ici au sens de commandeur).

    Grand officier de l'ordre de Malte.

HISTORIQUE

XVe s. M. Pierre Tarquetin, precepteur de Philippe fils du duc de Bourgogne, Estats des officiers des ducs de Bourgogne, p. 32, dans LACURNE.

XVIe s. Preceptrice, Cotgrave Mes precepteurs domestiques m'ont dict souvent que j'avois ce langage [le latin] en mon enfance si prest et si à la main, qu'ils craignoient à m'accoster, Montaigne, I, 194. Nous la voyons [la langue française] aujourd'hui en telle reputation et honneur, que presque en toute l'Allemagne (que dy-je l'Allemagne, si l'Angleterre et l'Escosse y sont comprises ?), il ne se trouve maison noble qui n'ait precepteur pour instruire ses enfans en n stre langue françoise ? Pasquier, Lett. t. I, p. 11.

ÉTYMOLOGIE

Lat. praeceptorem (voy. PRÉCEPTE.)