« prêche », définition dans le dictionnaire Littré

prêche

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prêche

(prê-che) s. m.
  • 1Sermon des ministres protestants. Il [Pasquier] voudrait bien que les sermons s'appelassent le prêche ; car ce mot lui revient mieux que celui de sermon ou de concion, Garasse, Recherche des rech. p. 722, dans LACURNE. Les pilleries qui furent l'effet de leurs premiers prêches [des calvinistes], Bossuet, Var. x, 50. Calvin régla la forme des prières et des prêches, Voltaire, Mœurs, 138. Qui a été plus assidu à des prêches et au chant des psaumes que le prince d'Orange, Guillaume le Taciturne, fondateur de la république de Hollande, et Gustave Adolphe, vainqueur de l'Allemagne ? Voltaire, Fragm. sur l'hist. VII.

    Droit de prêche, droit assuré aux protestants par le traité de paix d'Amboise (1563).

  • 2 Fig. Le protestantisme. Mais que sert que ta main leur dessille les yeux, Si toujours dans leur âme une pudeur rebelle, Près d'embrasser l'Église, au prêche les rappelle ? Boileau, Épît. III.

    Aller au prêche, se rendre au prêche, quitter le prêche, embrasser la religion protestante, ou la quitte

  • 3Lieu où s'assemblent les protestants pour l'exercice de leur religion. Madame Catherine, sœur du roi [Henri IV], qui n'avait pas été obligée, comme lui, de se faire catholique, tenait un prêche public dans son palais, Voltaire, Hist. parl. XXIX. On abattit tous les prêches en France, lors de la révocation de l'édit de Nantes, Dict. de l'Acad.
  • 4 Par dérision. Un sermon, un discours. Frère André ne marchanda point, Et lui fit ce beau petit prêche, La Fontaine, Cordel.

HISTORIQUE

XVIe s. Il permit que les protestants feissent comme ils avoient faict, et leur laissa leurs presches et prescheurs, Brantôme, Leve. Je voy de jour à autre rongner les ongles à ceux de la religion ; defenses leur ont esté faites de faire presches aux villes esquelles le roy sejourneroit, Pasquier, Lettres, t. I, p. 257. Le dire est aultre chose que le faire : il fault considerer le presche à part, et le prescheur à part, Montaigne, III, 140.

ÉTYMOLOGIE

Voy. PRECHER ; provenç. predic, prezic. L'ancienne langue disait preechement.