« prosopopée », définition dans le dictionnaire Littré

prosopopée

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prosopopée

(pro-zo-po-pée) s. f.
  • 1Figure de rhétorique qui prête de l'action et du mouvement aux choses insensibles, qui fait parler les personnes soit absentes, soit présentes, les choses inanimées, et quelquefois même les morts. Quand on anime les choses, et qu'on les regarde comme des personnes par une figure qu'on appelle prosopopée, on y peut employer les termes qui conviennent aux personnes, Duclos, Œuvr. t. IX, p. 101. Ce traité [de la Providence, par Sénèque] finit par une prosopopée de Jupiter à l'homme vertueux ; elle est très éloquente, Diderot, Claude et Nér. II, 56.
  • 2 Fig. et familièrement. Discours véhément, emphatique. Lorsqu'un noble plus gueux qu'Irus, Plus larron que Rodilardus, Et plus valeureux que Pompée, Pour vous emprunter dix écus Sur sa noblesse de bibus, Vous fait une prosopopée, Dassoucy, Aventures, ch. 3. L'audace du docteur, par ce discours frappée, Demeura sans réplique à ma prosopopée, Boileau, Ép. XI. M. le Grand étala le mérite de Mlle d'Armagnac, sa tendresse pour elle, sa désolation de se voir sur le point de la laisser sans pain ; avec ces prosopopées, il eut pour elle une pension de 30 000 livres, Saint-Simon, 339, 193.

ÉTYMOLOGIE

XVIe s. Semblablement pourroit le medecin, ainsi desguisé en face et habits… respondre à ceux qui trouveroient la prosopopée [mascarade] estrange…, Rabelais, IV, Au card. de Chastillon. Si avoit il si belle façon à tenir ainsi sa réputation et sa prosopopée, comme l'on dit, que plusieurs ne s'en mescontentoient point, Brantôme, Cap. franç. t. II, p. 296, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Προσωποποιΐα, de πρόσωπον, personne, visage (de πρὸς, et ὤψ, vue), et ποιεῖν, faire.