« prud'homme », définition dans le dictionnaire Littré

prud'homme

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

prud'homme

(pru-do-m') s. m.
  • 1Homme probe et sage. Mais je ne m'aperçois que tranchant du prud'homme…, Régnier, Sat. IV. Quand ils [des madrigaux] sont bons, en ce cas, tout prud'homme Les prend au poids au lieu de les compter, La Fontaine, Poésies mêlées, XVI. Le seigneur nommait des prud'hommes pour faire la levée sur le paysan, Montesquieu, Esp XXVI, 15.

    Homme sage et vaillant. Sire chevalier, je vous tiens pour prud'homme et véritable fils de rois, Chateaubriand, Dern. Abenc.

  • 2Homme expert et versé dans la connaissance de certaines choses. L'arrêt portait qu'on s'en remettrait au dire de prud'hommes et gens à ce connaissants.

    Conseil de prud'hommes, conseil mi-parti de patrons et d'ouvriers élus par leurs pairs, qui juge les différends en matière d'arts et de métiers, entre les ouvriers et les maîtres.

    Les prud'hommes, les membres de ce conseil. Depuis la Révolution, la juridiction des prud'hommes a été établie à Lyon par une loi du 18 mars 1806, et à Paris par la loi du 27 décembre 1844.

    En particulier, dans les ports de la Mediterranée, pêcheurs élus pour juger les contraventions relatives à la pêche maritime.

  • 3Nom vulgaire d'une labiée, le salvia horminum.

HISTORIQUE

XIe s. Ce dist Rolanz : cist cop est de produme, Ch. de Rol. XCVII. Grandoine fut et prozdom et vaillant, ib. CXXIII.

XIIe s. Anseys [ils] coronerent à St Denis mostier ; Leax [loyal] fu et prodom ; Deu [il] ama et ot chier [cher], Sax. IV. Herupois sont prodome, orguilleus et gaillart, ib. XI. Quant il i esteit pris, li produem lui roveit [demandait] Que mais n'i repairast…, Th. le mart. 31.

XIIIe s. Et li vilains le dit en reprovier : Ja mavès hom n'aura prodome chier [cher], Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 495. On dist que qui preudomme sert, Que son service pas ne pert, la Manekine, v. 6835. Il est establi par nostre roi Phelippe, qu'en cascune bone vile, là ù on tient assize, a deus prodomes eslis por oïr les marciés et les convenences dont on veut avoir letres de baillie, Beaumanoir, I, 40.

XIVe s. Il n'est mie preudom qu'en traïteur se fie, Guesclin. 18443.

XVe s. Et prend grand plaisir de visiter les sainctes places, et les bons preudes hommes qui servent Dieu, Bouciq. IV, 3.

ÉTYMOLOGIE

Prud (voy. PREUX et PRUDE), et homme ; prov. prozom ; espagn. prohombre ; ital. produomo Dans l'ancienne langue, prozhom ou prodhom au nominatif ; prodhome au régime.