« punition », définition dans le dictionnaire Littré

punition

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

punition

(pu-ni-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Acte par lequel quelqu'un punit. Lorsqu'on les accuse de crimes qualifiés qui méritent la censure et la punition des magistrats, Furetière, 3e factum, t. I, p. 323. La punition qu'on veut faire à cette ville [Rennes] ne se passera pas sans beaucoup de bruit, Sévigné, 6 oct. 1675.

    Ce malheur, cet accident lui est arrivé par punition de Dieu, par punition divine, Dieu lui a envoyé cette disgrâce pour le châtier.

    On dit, absolument, dans le même sens : C'est une punition de Dieu, une punition du ciel.

  • 2Acte par lequel quelque méfait est puni. La punition des crimes et des délits appartient aux juges criminels. Il est juste qu'en punition de leur endurcissement [des Juifs] leurs ruines soient dispersées par toute la terre, Bossuet, Hist. II, 7.

    Il se dit aussi des personnes. Je vous réponds déjà de sa punition, Corneille, Nicom. V, 7.

  • 3Peine infligée pour une faute. Cette indigne mollesse et ces lâches défenses Sont des punitions qu'attirent mes offenses, Corneille, Poly. II, 6. Le pauvre Ésope se jeta aux pieds de son maître, et, se faisant entendre du mieux qu'il put, témoigna qu'il demandait pour toute grâce qu'on sursît de quelques moments sa punition, La Fontaine, Vie d'Ésope. Toute notre province est si fort occupée des punitions que l'on y fait, que l'on ne fait point de visites, Sévigné, 13 oct. 1675. Les punitions chez les Japonais sont regardées comme la vengeance d'une insulte faite au prince, Montesquieu, Esp. XXV, 14. C'est la punition d'une femme dissipée d'avoir un mari libertin, Marmontel, Contes mor. Femme comme il y en a peu.

    Faire la punition, punir. Ils en feront sur votre personne toute la punition que leur pourront offrir et les poursuites de la justice, et la chaleur de leur ressentiment, Molière, G. Dand. III, 8.

  • 4Nom donné aux diverses peines qu'on inflige aux enfants dans les écoles et les colléges. Les pensums, la retenue, les arrêts, la privation de sortie sont des punitions.
  • 5Il se dit, aux petits jeux de société, de ce qui est infligé comme peine pour avoir manqué en quelque chose.

HISTORIQUE

XIVe s. Onques à nul pueple ne pleurent tant punissons debonnaires, Bercheure, f° 17. Aux quelx apartenoit porsuir [poursuivre] la punicion des crimineulx, Bercheure, f° 59, recto. On en fera justice et prendra pugnicion selon le cas, Bibl. des ch. 2e série, t. III, p. 425.

XVe s. Ce n'est pas justice, sire roi, de couper testes ni poings, ni pieds, ni pendre ; cela est punition, Froissart, II, III, 72.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. punicio ; espagn. punicion ; ital. punizione ; du lat. punitionem, de punire, punir. On a dit aussi punissement et puniment.