« quolibet », définition dans le dictionnaire Littré

quolibet

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quolibet

(ko-li-bè ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des ko-li-bè-z insipides ; quolibets rime avec traits, succès, etc.) s. m.
  • 1Dans les anciennes écoles, questions de philosophie ou de théologie sur diverses matières qui n'étaient proposées que pour exercer l'esprit des étudiants.
  • 2Aujourd'hui, et par une extension péjorative, propos trivial, mauvaise plaisanterie. Des mots de gueule hors de leur place, Et quolibets froid, comme glace, Scarron, Virg. IV. Après maints quolibets coup sur coup renvoyés, La Fontaine, Fabl. III, 1. Sosie : Ah ! ah ! c'est tout de bon. - Mercure : Non, ce n'est que pour rire, Et répondre à tes quolibets, Molière, Amph. I, 2. Il lui fait part bientôt de ses quolibets et de ses historiettes, La Bruyère, XI. On dit que le goût des mauvaises pointes et des quolibets est la seule chose qui soit aujourd'hui de mode, Voltaire, Lett. d'Argental, 5 mai 1741. Adrien de Montluc donna une farce en 1616, sous le nom de comédie des proverbes, où il avait réuni tous les quolibets de son temps, lesquels sont presque tous encore usités parmi le bas peuple, Marmontel, Œuv. t. VII, p. 422.
  • 3 Terme de musique. Se disait de morceaux d'un caractère comique et trivial.

    Se dit aujourd'hui d'un centon musical.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et quant les preescheurs et les cordeliers qui là estoient li ramentevoient aucun livre qu'il oyst volentiers, il leur disoit : Vous ne me lirez point ; car il n'est si bon livre, après manger, comme quolibez ; c'est à dire que chascun die ce que il veut, Joinville, 290.

XVIe s. Les quolibets de taverne, et les saletez de cabarets, Sat. Mén. p. 226.

ÉTYMOLOGIE

Bas-lat. quodlibetum, du latin quod libet, ce qui plaît.