« rabais », définition dans le dictionnaire Littré

rabais

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rabais

(ra-bê ; l's se lie : des ra-bê-z incroyables) s. m.
  • 1Diminution de valeur. Ces marchandises ont subi un grand rabais. Il compte tirer dix mille francs de cette succession ; mais il y aura du rabais.

    Remise dont on convient pour payer une somme avant l'échéance.

    Rabais des monnaies, réduction dont le gouvernement frappe une monnaie. Il y a des âmes… capables d'une seule volupté, qui est celle d'acquérir ou de ne point perdre… uniquement occupées de leurs débiteurs, toujours inquiètes sur le rabais ou sur le décri des monnaies, La Bruyère, VI.

  • 2Diminution sur le prix des denrées, des marchandises. Il a acheté des livres au rabais. C'est à toi que je dois le rabais qu'on m'a fait, D'Hauteroche, Deuil, sc. 12. Chaque individu doit travailler à l'envi et par conséquent au rabais…, Toulongeon, Inst. Mém. scienc. mor. et pol. t. IV, p. 421.

    Au rabais, se dit d'un mode d'adjudication, suivant lequel on adjuge des travaux ou des fournitures à celui qui s'en charge au plus bas prix. Donner une entreprise au rabais.

    Fig. Les jésuites ont été, si on peut parler de la sorte, au rabais du marché de Pélage ; ils ont dit aux chrétiens : vous pouvez tout, et Dieu vous demande peu de chose, D'Alembert, Dest. des jésuit. Œuv. t. V, p. 46, dans POUGENS.

  • 3 Fig. Il se dit quelquefois de l'action de rabaisser, de déprécier. Relever l'un par le rabais de l'autre, Le P. Sim. Mars, Myst. du roy. de Dieu, p. 202, dans POUGENS.

    Mettre quelqu'un ou quelque chose au rabais, parler désavantageusement d'une personne, d'une chose.

    Il s'est dit du ton moins élevé. Cette conversation fut longue et poussée, Monsieur toujours sur le haut ton, et le roi toujours au rabais, Saint-Simon, 91, 204.

HISTORIQUE

XVIe s. L'ostracisme estoit seulement un rabais et diminution d'authorité trop grande…, Amyot, Arist. 17. Ayant l'œil à ce que l'on n'ottroyast rabais aux fermiers, Amyot, Caton d'Utiq. 26. Et les despescha sur toutes leurs doleances et necessités, comme de rabais de subsides…, Carloix, X, 26. On pourroit dire que le meslange du corps y apporte à l'amour du rabais et de l'affoiblissement, Montaigne, III, 156.

ÉTYMOLOGIE

Voy. RABAISSER.