« rafle.3 », définition dans le dictionnaire Littré

rafle

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rafle [3]

(ra-fl') s. f.
  • 1Action de rafler, d'enlever. Ville prise d'assaut n'est pas mieux au pillage ; La veuve et les cousins, chacun y fait pour soi, Comme fait un traitant pour les deniers du roi ; Où qu'ils jettent la main, ils font rafles entières, Corneille, Suite du Ment. I, 1. Louis de Bade avait calculé sur notre éloignement qu'il aurait le loisir de faire une rafle en Allemagne, Saint-Simon, 23, 6.

    Faire rafle, enlever tout sans rien laisser. Les officiers, dans leurs conquêtes, sont âpres au butin ; ils font main basse d'un côté et rafle de l'autre, Gherardi, Théât. ital. t. III, Fontaine de sapience. Et voilà qu'un moment a fait rafle de tout, Th. Corneille, l'Amour à la mode, I, 5. Vous allez chaque jour d'une ardeur vagabonde, Faisant rafle partout, de la brune à la blonde, Regnard, Ménechm. I, 2.

  • 2 Terme de chasse. Espèce de filet ou de tramail contre-maillé, pour prendre les petits oiseaux.

    Terme de pêche. Filet garni d'ailes, et ayant plusieurs ouvertures à chaque extrémité.

  • 3 Terme de jeu. Coup où chacun des dés amène le même point, ainsi dit parce qu'il rafle, gagne. Faire rafle. Je ne suis pas fort en peine du temps où se tirera votre loterie, et je ne suis pas assez fou pour me persuader qu'en quatre coups j'amènerai rafle de six, Boileau, Lett. à Brossette, 13. Il [Louis XIV] en faisait des loteries [de bijoux précieux pour les dames], ou bien on les jouait à la rafle, et Mme de Bourgogne distribuait souvent les lots gagnés, Voltaire, Fragm. sur l'hist. XXVIII.

HISTORIQUE

XIVe s. Icellui Baudet et aucuns autres s'esbatoient à un jeu que l'en dit le poulain ou rafle, Du Cange, rafla.

XVIe s. Jecter une rafle, Cotgrave Lorsque sentez qu'il y a à jouer de la rafle [à prendre], Contes de Cholières, f° 87, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Voy. RAFLER.