« rassasié », définition dans le dictionnaire Littré

rassasié

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rassasié, ée

(ra-sa-zi-é, ée) part. passé de rassasier
  • 1Qui a mangé suffisamment pour apaiser sa faim. Quand une nation a un certain nombre de bons ouvrages, tout ce qu'on lui donne au delà fait l'effet d'un second service qu'on présente à des convives rassasiés, Voltaire, Lett. d'Argental, 17 janv. 1765. Alphonse, rassasié de miel, se remit gaiement en route, Genlis, Veill, du chât. t. II, p. 12, dans POUGENS.

    Fig. Malheur à ceux qui rient et qui sont rassasiés, Massillon, Carême, Dang. des prosp.

  • 2 Fig. Dont les désirs sont satisfaits. Un philosophe vous dira en vain que vous devez être rassasié d'années et de jours, Bossuet, le Tell. Leurs cœurs sont rassasiés de la vérité et de la vertu, Fénelon, Tél. XI. Rassasié de gloire et comblé de biens et d'honneurs, le maréchal de Villars désira de joindre à toutes ses dignités le titre de notre confrère, D'Alembert, Élog. duc de Villars.
  • 3Qui éprouve la satiété, le dégoût. Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant ; L'esprit rassasié le rejette à l'instant, Boileau, Art p. I. Je suis rassasié de disputer et de quereller, Rousseau, Lett. sur la législat. de la Corse, lett. 3.

    Rassasié de chagrins, etc. qui en est accablé, etc. Rassasiés de trouble et fatigués d'orages, Voltaire, Scyth. I, 5. L'homme vit un jour sur la terre Entre la mort et la douleur ; Rassasié de sa misère, Il tombe enfin comme la fleur, Lamartine, Méditations, I, 30.