« refleurir », définition dans le dictionnaire Littré

refleurir

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

refleurir

(re-fleu-rir) v. n.
  • 1Se couvrir de nouveau de fleurs. L'oranger a refleuri.

    Fig. Reprendre de l'éclat, redevenir en faveur. M. le Tellier fit revivre ces rigoureuses épreuves qui feront refleurir les lois et l'éloquence de nos pères, Fléchier, le Tellier. Il s'est appliqué à faire refleurir le commerce, qui languissait tous les jours de plus en plus, Fénelon, Tél. VIII. Par la vie solitaire de Bernard, le désert refleurit, et l'état monastique reprend son ancienne gloire, Fénelon, t. XXVII, p. 223. La lettre qu'il [Julien] écrivit à Arsace, pontife de la Galatie, nous apprend de quelle manière il se prenait à faire refleurir le paganisme, Fontenelle, Oracles, II, 4. Aujourd'hui la grandeur de Samarcande est tombée avec les sciences ; ce pays, occupé par les Tartares-Usbecs, est redevenu barbare, pour refleurir peut-être un jour, Voltaire, Mœurs, 88. Là sont nos rêves pleins de charmes… Là refleuriront nos jeunesses ; Et les objets de nos tristesses à nos regrets seront rendus, Lamartine, Méd. II, 1.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir quand on veut marquer l'acte : Ces plantes ont refleuri avant la pluie ; avec l'auxiliaire être, quand on veut marquer l'état : Ces plantes sont refleuries depuis quelques jours.

  • 2 V. a. Dans le langage familier, rendre un teint fleuri. Si je vois de nos vieux guerriers Qui n'ont plus, malgré leurs lauriers, De quoi boire à la France, Je refleuris encor leur teint, Béranger, Vivand.

HISTORIQUE

XIIe s. E reflurit la meie carn [ma chair], Liber psalm. p. 34.

XIIIe s. Et ma chars reflori, por la joie des secours que Dieux me fist, Psautier, f° 35. Adonc primes, selonc m'entente, Reflourissoit la premiere ente De foi…, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 4.

XVIe s. Et qui nous [Français] pourroit joindre à cette heure et acharner à une entreprise commune tout nostre peuple, nous ferions refleurir nostre ancien nom militaire, Montaigne, II, 65. Les confieries y alloient le tambour battant [voir une épine qui fleurissait au cimetière des Innocents, après la Saint-Barthélemy], crians que ce jour là l'Eglise refleurissoit par la mort de tant d'heretiques, D'Aubigné, Hist. II, 21. Ceste cueillete dure quelques sepmaines, refleurissant la saffraniere de jour à autre, jusqu'à avoir parfait son port, De Serres, 729.

ÉTYMOLOGIE

Ital. rifiorire ; du lat. reflorere, de re, et florere, fleurir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

REFLEURIR.
2 V. a. Ajoutez :

Fig. L'auteur de Robert Emmet a ce don ; il refleurit ce qu'il touche, A. Claveau, Journ. offic. 30 avril 1874, p. 3015, 2e col.