« renoncement », définition dans le dictionnaire Littré

renoncement

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renoncement

(re-non-se-man) s. m.
  • 1Action de renoncer à quelque chose. Je fais la révérence à la simple et modeste sépulture de Mme de Guise, dont le renoncement à celle des rois ses aïeux mérite une couronne éternelle, Sévigné, 29 mars 1696.
  • 2Particulièrement, renoncement de soi-même, à soi-même, acte de l'âme qui se désintéresse de ses propres intérêts. Il n'est point d'exemple d'une volonté plus soumise et d'un plus parfait renoncement de soi-même, Guez de Balzac, 7e disc. sur la cour. La vertu politique est un renoncement à soi-même, qui est toujours une chose très pénible, Montesquieu, Esp. IV, 5.

    Dans l'histoire d'Angleterre, ordonnance ou acte de renoncement à soi-même, bill par lequel la chambre des communes arrêta que tout membre du parlement serait exclu des fonctions civiles et militaires (1644).

  • 3Dans la morale chrétienne, action de renoncer aux choses du monde. Le renoncement à l'amour des créatures étant un des engagements de notre baptême, Nicole, Essais, t. V, p. 216, dans POUGENS. Donnant de grands exemples de modestie, de prudence, de piété, et d'un parfait renoncement à tous les soins et à tous les plaisirs du siècle, Fléchier, Hist. de Théodose, III, 88. L'abbé de Rancé, qui dès lors méditait cet entier renoncement au monde, dont il donna depuis un si terrible exemple, D'Alembert, Éloges, Testu. C'était une musique toute religieuse qui conseillait le renoncement à la terre, Staël, Corinne, X, 4.

    Absolument. Je ferai de grandes austérités, des renoncements difficiles, des changements étonnants dans ma conduite, Fénelon, t. XVIII, p. 118. Une vie de renoncement et de sacrifice, Massillon, Myst. Purific. 2.

HISTORIQUE

XVIe s. Si nostre sanctification consiste au renoncement de nostre propre volonté…, Calvin, Inst. 295.

ÉTYMOLOGIE

Renoncer ; provenç. renunciamen ; espagn. renunciamento ; ital. rinunziamento.