« renom », définition dans le dictionnaire Littré

renom

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

renom

(re-non) s. m.
  • Opinion que le public a d'une personne, d'une chose. Ne vous acquérez pas par votre dureté Un renom odieux à la postérité, Rotrou, Antig. II, 2. Une petite fontaine sans nom et sans renom ; voilà où vous vous êtes baignée, Sévigné, 19 août 1676. Je ne veux rien d'un homme qui m'a donné le renom que je l'aimais toute seule, Marivaux, l'Épreuve, SC. 21. Si Richelieu eût été Italien, il aurait peut-être parmi nous, malgré les éloges de l'Académie, un aussi mauvais renom que le cardinal Mazarin, quoique d'un autre genre, Duclos, Œuv. t. VI, p. 36.

    Absolument, célébrité. Un homme de renom. Comme il est sans renom, elle est sans défiance, Corneille, Cid, V, 4. Romains, souffrirez-vous… qu'un Romain s'efforce à tacher le renom D'un guerrier à qui tous doivent un si beau nom, Corneille, Hor. V, 3.

    PROVERBE

    À beau se lever matin qui a le renom de dormir la grasse matinée.

SYNONYME

RENOM, RENOMMÉE. Ces deux mots, qui ne diffèrent que par un suffixe à forme de participe passif, sont synonymes en tant que signifiant l'opinion que le public a d'une personne. Mais, quand il s'agit de la voix publique qui annonce quelque chose, c'est renommée qu'on dit, et renom ne se dit pas.

HISTORIQUE

XIIe s. Tuit cil [tous ceux] qui oïrent lor renon, si orent de lor [d'eux] paor, Machab. I, 8.

XIIIe s. Ah ! gentis rois, quant Diex vous fist croiser, Toute Egypte doutoit vostre renon, Quesnes, Romanc. p. 100. …L'estre et l'errement De la grant court de France au dous renom, Hues de la Ferté, ib. p. 182. Puis que dit l'as, je point n'en dot, Fet Renart, que tu es prodom ; Au mains en as tu le renon, Ren. 5271. Encor est-il [Artus] de tel renom, Que l'en conte de li les contes Et devant rois et devant contes, la Rose, 1186. Gens de mauvais renom, Bibl. des chartes, 2e sér. t. III, p. 426.

XVIe s. Ceux qui meurent sans renom, Et desquels la sepulture Presse sous mesme closture Le corps, la vie et le nom, Ronsard, 752. Quant à moy, j'ayme mieux trente ans de renommée, Jouyssant du soleil, que mille ans de renom, Lorsque la fosse creuse enfouyra mon nom, Ronsard, 785. On n'a pas veu sortir de Macedoine, ny de Perse, aulcun orateur de renom, Montaigne, I, 381. Bon renom vaut un heritage, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 252. Une fois en mauvais renom, jamais puits n'est estimé bon, Leroux de Lincy, ib. p. 432.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et nom ; provenç. et catal. renom ; espagn. renombre ; portug. renome.