« représaille », définition dans le dictionnaire Littré

représaille

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

représaille

(re-pré-zâ-ll', ll mouillées, et non re-pré-zâ-ye) s. f.
  • 1Tout ce qui se fait contre l'ennemi, pour tirer satisfaction de quelque injure, de quelque violence, de quelque dommage. Il n'y en avait aucun qui n'eût à craindre la représaille des torts qu'il pouvait faire, Rousseau, Orig. 2.

    Il s'emploie plus souvent au pluriel. M. de Bouillon fit pendre par représailles Canolle, officier dans l'armée de M. de la Meilleraie, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 169, dans POUGENS. Le roi lui avait accordé des représailles sur les vaisseaux dantzikois, Mairan, Éloges, Cardin. de Polignac. On croit bien que toutes ces cruautés ne furent point sans représailles ; les protestants firent autant de mal qu'on leur en faisait, et la France fut un vaste théâtre de carnage, Voltaire, Hist. parl. XXIV.

    Droit de représailles, droit concédé à un particulier par l'autorité souveraine dont il est le sujet, de reprendre en temps de paix, même par la force, son bien ou l'équivalent de son bien, sur un étranger ou les concitoyens de cet étranger, lorsqu'il n'a pu obtenir justice par les voies judiciaires du pays de son adversaire. Les prises faites en mer en vertu de nos lettres de représailles, seront amenées, instruites et jugées en la même forme et manière que celles qui auront été faites sur nos ennemis, Ordonn. août 1681.

  • 2 Fig. Tout ce qui se fait pour repousser une injure, une raillerie, un mauvais procédé, etc. User de représailles. Alors, par droit de représailles, Anne dit au prêtre outragé…, La Fontaine, Cas de consc. J'ai été bien fâché de voir que vos confrères se soient tellement emportés contre vous, qu'ils vous aient contraint de leur faire une représaille aussi forte que celle que vous leur avez faite, Furetière, Factums, t. II, p. 194 (Lett. de Bussy-Rabutin) On ne vous conseille point de faire aucune représaille du côté de la noblesse : ceux que vous pourrez attaquer en ont moins qu'ils ne pensent, mais ils en ont plus qu'il ne nous en faut, Sévigné, 18 déc. 1675. L'archidiacre Trublet prétend que je l'ennuie ; La représaille est juste…, Voltaire, Ép. 83. M. Saint-Firmin : Rien n'est juste pourtant comme la représaille. - Eusébie : Nous voulons bien railler, mais non pas qu'on nous raille, Collin D'Harleville, Malice pour malice, I, 3.

HISTORIQUE

XVe s. Et voulons qu'ilz puissent illec marchander, sans ce qu'ilz puissent estre comprins… en quelzconques marques, contre-marques ou represailles, qui ont esté ou pourroient estre… de par nous laxées contre les Cathelans, Ordonn. avril 1486.

ÉTYMOLOGIE

Ital. ripresaglia, de ripreso, repris, de reprendere (voy. REPRENDRE).