« rigide », définition dans le dictionnaire Littré

rigide

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rigide

(ri-ji-d') adj.
  • 1 Terme d'histoire naturelle. Qui ne plie pas, dur, roide. Ce qu'il [Aristote] dit au sujet du cou du lion, qu'il prétend ne contenir qu'un seul os rigide, inflexible et sans division des vertèbres, a été démenti par l'expérience, Buffon, Quadrup. t. III, p. 117. Ce n'est point du tout mon rubia peregrina, plante beaucoup plus grande, plus rigide, plus âpre, et de la consistance tout au moins de la garance ordinaire, Rousseau, 3e lett. à M. de la Tourette.
  • 2 Fig. Dont la sévérité ne fléchit jamais. Onc ne fut juge plus rigide [que Rhadamanthe], Scarron, Virg. VI. La mort a découvert le secret de ses affaires ; et le public, rigide censeur des hommes de cette fortune et de ce rang, n'y a rien vu que de modéré, Bossuet, le Tellier. Il [Luther] méprisait les frères de Bohême comme des gens sérieux, rigides, d'un regard farouche, qui se martyrisaient avec la loi et les œuvres, et qui n'avaient pas la conscience joyeuse, Bossuet, Var. XI, 179. Vous étiez, contre le crime, si sévère dans vos décisions et si rigide dans vos arrêts, Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 82. Ce rigide ennemi du pouvoir arbitraire, Voltaire, M. de Cés. I, 1. Plusieurs philosophes, rigides partisans de la morale sévère, me blâmaient hautement ; je [Aristippe] ne leur répondais que par des plaisanteries, Barthélemy, Anach. ch. 32. Je dompterai [moi Astarté] les vierges rigides, et j'irai troubler, jusque dans leur désert, ces anachorètes qui pensent échapper à mes enchantements, Chateaubriand, les Mart. VIII.

    Il se dit aussi des choses. Lorsque le juge veut s'agrandir, et qu'il change en une souplesse de cœur le rigide et inexorable ministère de la justice, Bossuet, le Tellier. Les mœurs des Romains avaient naturellement quelque chose, non-seulement de rude et de rigide, mais encore de sauvage et de farouche, Bossuet, Hist. III, 6. Mme de Longueville, M. le duc de Roannez, et un certain nombre de personnes dont l'esprit et les lumières n'ont pas été contestées, et dont les mœurs ou les maximes n'ont été accusées que d'être trop rigides, Fontenelle, des Billettes. Toi dont j'avais tant craint l'esprit ferme et rigide, Voltaire, Adélaïde, V, 4.

  • 3Se dit de ceux qui, étant d'une religion, ou d'une secte, ou d'une école, font profession d'en soutenir tous les dogmes, tous les sentiments. Catholique rigide. C'est comme citoyen vertueux, c'est comme stoïcien rigide qu'on révère Caton, Voltaire, Triumv. Notes. Il refusa tout : il ne buvait que de l'eau, et ne mangeait que des herbes ; l'Athénien me dit à l'oreille : c'est un rigide pythagoricien, Barthélemy, Anach. ch. 74.

ÉTYMOLOGIE

Lat. rigidus, qui, ayant l'accent sur ri, a donné roide à l'origine de la formation. Rigide a été calqué sur le latin.