« sautiller », définition dans le dictionnaire Littré
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sautiller
- 1Faire de petits sauts ; s'avancer par petits bonds.
Il fait trois serpents de deux coups, …L'insecte, sautillant, cherche à se réunir
, La Fontaine, Fabl. VI, 13.Le moineau a le vol pesant et toujours assez court ; il ne peut aussi marcher qu'en sautillant assez lentement et de mauvaise grâce
, Buffon, Ois. t. VI, p. 230.Par extension.
Mon cœur à les imiter Aussi s'empresse, Et je le sens sauter, Sautiller sans cesse
, Favart, Ninette, I, 4.Déjà votre cœur sautille, Au nom du jeune Colin
, Béranger, Mère av. - 2 Fig. Avoir dans le style une manière comparée au sautillement.
Il [Montesquieu] sautille plus qu'il ne marche, il amuse plus qu'il n'éclaire, il satirise quelquefois plus qu'il ne juge
, Voltaire, Pol. et lég. Idées républ. 51. - 3 Fig. Changer brusquement de sujet en parlant ou en écrivant.
J'ai écrit de suite ce qui le regarde [Pierre Ier] pour cette année, pour ne pas sautiller sans cesse d'une matière à une autre
, Saint-Simon, 54, 145.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
REMARQUE
Sauteler est la forme ancienne qu'on disait encore du temps de Régnier : D'échelle en échelon il falloit sauteler,
† Sat. XI.
HISTORIQUE
XIIe s. Quant [je] recort à loisir Sesieuz, son vis, qui de joie sautele
, Couci, XVIII. Qui donc veïst le paile venteler Et les reliques fremir et sauteler, De grant mervelle li poïst ramenbrer
, Raoul de Camb. 194.
XIVe s. Com fait le sain [graisse] en la paelle, Qui par force de feu sautelle
, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 6.
XVIe s. Tant que le cœur de plaisir nous sautelle
, Marot, II, 29. L'histoire qui traitte plusieurs choses est contrainte à cela, ou il faudroit qu'elle sautelast sans cesse et n'achevast aucun discours
, D'Aubigné, Hist. II, 176. C'est mal-heur de rencontrer une pie vous tournant le dos en sautellant
, De Serres, 44.
ÉTYMOLOGIE
Fréquentatif de sauter. Le provençal dit sautiquiar.