« seau », définition dans le dictionnaire Littré
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seau
- 1Vaisseau ordinairement en bois ou en zinc, qui sert à puiser et porter de l'eau.
Deux seaux alternativement Puisaient le liquide élément
, La Fontaine, Fabl. XI, 6.Tant de seaux d'eau que j'ai tirés au puits pour elle
, Molière, Bourg. gent. III, 9.Ô toi [Muse]… Qui, par les traits hardis d'un bizarre pinceau, Mis l'Italie en feu pour la perte d'un seau
, Boileau, Lutr. IV.Vous avez proposé de donner aux maisons de la ville [Paris] l'eau qui leur manque, et de nous sauver de l'opprobre et du ridicule… de voir des femmes enfermées dans un cerceau oblong porter deux seaux d'eau, pesant ensemble trente livres, à un quatrième étage
, Voltaire, L'Hom. aux 40 écus, Entretien avec un géomètre.Seaux de la ville ou seaux à incendie, seaux dont on se sert pour porter de l'eau dans les incendies.
- 2Il se dit de vaisseaux de toute sorte de matière propres à contenir de l'eau. Un seau de faïence, de porcelaine.
Seau à la colle, petit vase de bois dans lequel les colleurs trempent le bout de leurs pinceaux.
- 3Quantité de liquide contenue dans un seau. Un seau de vin.
Quelques-uns furent d'avis de jeter deux ou trois seaux d'eau sur les combattants, et le remède eût peut-être réussi
, Scarron, Rom. com. I, 3. - 4Familièrement et par exagération. Il pleut à seaux, il pleut très fort.
Les femmes en temps de sécheresse portaient les statues des dieux après avoir jeûné ; elles marchaient pieds nus, les cheveux épars, et aussitôt il pleuvait à seaux, comme dit Pétrone
, Voltaire, Dict. phil. Idolâtrie, I.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et d'encensiers et de chandelabres et de ceaux et de croix
, Hist. occid. des croisades, t. II, p. 594. Moult m'engigna à icele ore, El seel entrai sans demore ; Et la corde se destorteille, Tu ieres jà en l'autre seille
, Ren. 14341.
XIVe s. Deux seaulx pour gecter et recueillir brouets, sausses et choses coulanz
, Ménagier, II, 4.
XVIe s. Il m'en est entré [de l'eau] en la bouche plus de dix huit seilleaux
, Rabelais, IV, 19.
ÉTYMOLOGIE
Génev. et Berry, siau ; wallon, seyaî ; picard, sciau ; norm. seille ; bourguig. saillô ; provenç. selh. Le français seel, seau vient d'une forme non latine sitellus (le latin est sitella) ; le prov. selh vient de situlus ; et seille vient de situla.