« sensuel », définition dans le dictionnaire Littré

sensuel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sensuel, elle

(san-su-èl, è-l') adj.
  • 1Qui recherche les plaisirs des sens. Paris est peut-être la ville la plus sensuelle et où l'on raffine le plus sur les plaisirs ; mais c'est peut-être celle où l'on mène une vie plus dure, Montesquieu, Lett. pers. 106. Homme sensuel ne sauras-tu jamais aimer ? Rousseau, Hél. II, 15. Comme elle était peu sensuelle, Rousseau, Conf. V.

    Substantivement. Personne sensuelle. Combien de sensuels, esclaves des passions les plus infâmes, en possession d'affecter la pureté des mœurs, et de la pousser jusqu'à la sévérité ! Bourdaloue, Jugem. dern. 2e avent, p. 359.

  • 2Qui flatte les sens. Les plaisirs sensuels. Une vie sensuelle. Nous ne réparons le scandale de nos désordres que par celui d'une piété sensuelle, Massillon, Carême, Pécheresse. Le dégoût inséparable d'une félicité sensuelle, Massillon, Carême, Jeûne. Nos dévots, qui calomnient la terre, ont dit mille fois que la religion [de Mahomet] n'a réussi que parce qu'elle est toute sensuelle, Voltaire, Dict. phil. Tolérance.

    On dit également : les appétits sensuels. Les dispositions sensuelles qui viennent en conséquence des choses nécessaires, comme le sommeil, encore qu'on y consente, ne doivent point faire de scrupule, Bossuet, Lett. abb. 60.

HISTORIQUE

XVIe s. Les mouvements ou appetits qu'on appelle sensuels…, Calvin, Instit. 177. Hommes dissolus et abandonnez à toutes sensuelles voluptez, Amyot, Comment nourrir les enfants, 15. Les autres signes des fractures du crane sont sensuels, c'est à dire monstrent au doigt et à l'œil telle chose, Paré, VIII, 2.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. sensual ; ital. sensuale ; du lat. sensualis, relatif aux sens, aux sensations, de sensus, sens.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SENSUEL. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Ne soyez point menteurs contre la verité ; car ceste sapience n'est point d'en hault descendant du pere des lumieres, mais terrienne, sensuelle, diabolique, Jacques, III, 15, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Étaples, Paris, 1525.