« sitôt », définition dans le dictionnaire Littré

sitôt

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sitôt

(si-tô) adv.
  • 1Si vite, si promptement. Une ligne de l'histoire de Vespasien lui servit de texte pour commencer, et les prières de M. le landgrave l'obligèrent à ne pas finir sitôt, Guez de Balzac, à la reine de Suède. Comment puis-je sitôt servir votre courroux ? Racine, Andr. IV, 3. J'étais un homme sitôt vu, qu'il n'y avait rien à voir de nouveau dès le lendemain, Rousseau, Conf. VIII.

    Sitôt que, aussi vite que. Gageons, dit celle-ci [la tortue], que vous n'atteindrez pas Sitôt que moi ce but.- Sitôt ! êtes-vous sage ? Répartit l'animal léger [le lièvre], La Fontaine, Fabl. VI, 10.

    De sitôt ; il ne se dit qu'avec la négation, et signifie si prochainement. Il ne viendra pas de sitôt. Il ne me le pardonnera pas de sitôt.

  • 2Sitôt que, loc. conj. Dès que, aussitôt que. Sitôt qu'il se connaît, il en veut à mes jours, Corneille, Héracl. III, 2. Mais, sitôt qu'elle [la perdrix] eut vu cette troupe [les coqs] enragée S'entre-battre elle-même et se percer les flancs, Elle se consola…, La Fontaine, Fabl. X, 8. Sitôt que sur un vice ils pensent me confondre, C'est en me corrigeant que je sais leur répondre, Boileau, Épît. VII. Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Racine, Athal. I, I.

REMARQUE

Des grammairiens pensent que, puisqu'on écrit plus tôt en deux mots dans ces phrases : Il était venu plus tôt que moi ; son procès sera jugé plus tôt que le mien, il faudrait de même écrire si tôt en deux mots, dans celles-ci : Je n'arriverai pas si tôt que vous ; votre affaire ne sera pas si tôt finie que la mienne. Ailleurs on continuerait de n'en faire qu'un seul mot : Sitôt qu'il reçut la nouvelle, il partit.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si tost que dit lui oi [je lui eus dit], erramment [il] me guerpi, Berte, CXVIII. Sitost comme Acre fu prise, le roy Phelippe s'en revint en France, Joinville, 202.

XVIe s. Ils remplissoient le palais d'une très souefve vapeur qui ne se perdoit pas sitost, Montaigne, I, 393.

ÉTYMOLOGIE

Si, et tôt.