« teter », définition dans le dictionnaire Littré

teter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

teter ou téter

(te-té ou té-té ; dans la première orthographe on double le t devant un e muet : je tette, je tetterai ; dans la seconde té se change en tè devant un e muet : je tète, excepté au futur et au conditionnel : je téterai, je téterais) v. a.
  • 1Sucer le lait de la mamelle. Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère, La Fontaine, Fabl. I, 10. Les chèvres se laissent téter aisément, même par les enfants, pour lesquels leur lait est une très bonne nourriture, Buffon, Quadrup. t. I, p. 269.

    Cet enfant a tété de plusieurs laits, il a eu plusieurs nourrices.

    Il a teté de mauvais lait, il a eu une mauvaise nourrice.

    Absolument. Étant las de teter, j'étranglai ma nourrice, Desmarets, Visionnaires, I, 1. C'est sans raisonner qu'un enfant qui tète ajuste ses lèvres et sa langue de la manière la plus propre à tirer le lait qui est dans la mamelle, Bossuet, Connaiss. V, 3. On voyait teter les enfants depuis le commencement du monde ; mais on ne pouvait sentir le poids de l'air qui poussait le lait dans leurs bouches ; comme il fait jaillir l'eau dans les pompes aspirantes : Torricelli fut le premier qui le démontra, il n'y a guère plus d'un siècle, Sennebier, Ess. art d'obs. t. II, p. 70 dans POUGENS. Crispin : Ce fils fut retiré de nourrice à l'âge de douze ans. - Lisette : à l'âge de douze ans ? - Cripsin : Oui, il a tété fort longtemps, ce garçon-là ; c'est ce qui fait qu'il a l'esprit vif, Legrand, Usurier gentilhomme, sc. 2. On pourra ne laisser téter que trente ou quarante jours les veaux qu'on voudra livrer au boucher, Buffon, Quadrup. t. I, p. 196.

  • 2Se téter, v. réfl. Se dit de l'action d'une nourrice qui, ayant trop de lait, opère elle-même, à l'aide d'un tuyau, la succion de son lait.

HISTORIQUE

XIIIe s. Adonques tettront-il [les veaux] huit semaines, et puis metez forage devant eux, si qu'il puissent prendre à manger, Bibl. des ch. 4e série, t. II, p. 368.

XVe s. Va teter, va, enfant ; or vois-je bien que les François ont faute de gens, quand les enfants menent en bataille [ paroles d'un chevalier flamand au jeune Bouciquaut ], Bouciq. I, 9. Il faut boire, comme on dit, qui sa mere ne tette ; Puisque sommes tous sevrés, beuvons donc de ce bon piot, Basselin, XXII.

XVIe s. Et bien souvent donnoit à tetter aux petits enfants de ses esclaves, afin de leur imprimer une charité et amour naturelle envers son fils, Amyot, Caton, 41. L'agneau qui aura teté une chevre sera plus farouche, Paré, XVIII, 24. La nourrice, devant que donner à teter à l'enfant, se fera teter, ou soy-mesme se tetera avec un instrument de verre que. .. Paré, XVIII, 27. Quatre [dieux] à un enfant, protecteurs de son maillot, de son boire, de son manger, de son tetter, Montaigne, II, 276.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. tecé ; provenç. et espagn. tetar ; ital. tettare (voy. TETTE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TETER. Ajoutez :
3 S. m. Le teter, l'action de teter. L'enfant qui était malade, va mieux ; il a repris le teter.