« torche », définition dans le dictionnaire Littré

torche

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

torche [1]

(tor-ch') s. f.
  • 1Étymologiquement, chose roulée, tortillée ; sens inusité, mais qui se retrouve dans tout ce qui est désigné par le mot torche.
  • 2Linge roulé que les femmes se mettent sur la tête quand elles portent un vase.
  • 3Selle bourrée en paille et recouverte en grosse toile, qu'on met sur le dos des mules, des ânes ou des chevaux.
  • 4Poignée de foin, roulée dans l'argile, dont on garnit le tour des tuiles qui forment les ouvreaux du four de glacerie.
  • 5Écheveau d'or coupé par aiguillées, pour broder.

    Paquet de fil de fer ou de laiton plié en rond. On dit aussi torque.

    Un ou plusieurs tours que le vannier fait immédiatement en différents endroits d'une hotte.

  • 6Flambeau consistant en un bâton de sapin ou de quelque autre bois résineux entouré de cire et de mèche, et, par suite, flambeau grossier fait de résine ou de cire. Torches funéraires. Torches ou flambeaux résineux pour pompiers, chemins de fer, etc. Ce criminel fut condamné à faire amende honorable la torche au poing. Boisselleries et racleries : pour une voie de 52 bottes de torches et manches de balais, entrant par eau, est dû 3 livres 13 sols 6 deniers, Déclarat. 22 oct. 1715, tarif. Il [François Ier] fit indiquer, au commencement de 1525, par Jean du Bellay, évêque de Paris, une procession générale à laquelle il assista une torche à la main, comme pour faire amende honorable des profanations des sectaires, Voltaire, Hist. parl. XIX.

    Fig. et poétiquement. Les torches d'hyménée, les torches nuptiales, le mariage. À peine, depuis l'heure à ce nœud destinée. A-t-elle vu flamber les torches d'hyménée, Rotrou, St Gen. II, 8. Il [Massinissa] avait allumé les torches nuptiales [mariage avec Sophonisbe] devant les dieux domestiques de Syphax, Chateaubriand, Itinér. part. 7.

    Fig. Les torches de la Discorde.

  • 7 Terme de botanique. Cierge épineux.
  • 8 Terme de vénerie. Se dit des fumées qui sont à demi formées.
  • 9 Terme de jardinier. Fourchée de fumier pliée en deux servant à border une couche.

HISTORIQUE

XIVe s. Il se fuist combatus à torses alumans, Baud. de Seb. X, 312. La torsse pas tant ne vaudroit ; Car sa clartés souvent faudroit, Jean de Condé, t. III, p. 298. À Jehan Boinevie, pour frais d'arsures de torses à faire les presens de vin de nuit…, Caffiaux, Régence d'Aubert de Bavière, p. 58. Une poignée de chandeilles de cire, ou une torse de chambre, Du Cange, torsa.

XVe s. Torche de feurre ardant, Perceforest, t. I, f° 51. Je serois bien heureuse d'avoir un tel jeune galant, qui n'auroit cure de moi, qui me lependroit tout le mien, et, se j'en sonnois mot, encore aurois-je la torche [c'est-à-dire on me donnerait tort ; allusion aux amendes honorables], Louis XI, Nouv. LIII.

XVIe s. De chacun cent de torches d'ouzier, quatre torches. - De la chartée de bastons de raquette, torches et flambeaux, huit deniers parisis, Arrêt du parlem. 16 sept. 1577. Sachets, coussins, oreillers, torches de pailles. - Les torches ou fenons sont faites de bastons de grosseur d'un doigt, lesquels on enveloppe de paille, puis d'un demy linceul, Paré, XII, 8. Je lui ai veu aussi aimer quelquefois le bransle de la torche ou du flambeat, Brantôme, Dames illustres, p. 259. La coustume de l'oziere [osier] est telle que ladicte oziere se vend à torches ; et en doit avoir en chascune torche 64 ozieres qui font douze vingt douze quartiers, Thaumass. Cout. de Berry, ch. 90, p. 278, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Berry, torche, tresse : une torche de chanvre ; picard, torke, selle d'âne ; provenç. torcha ; ital. torcia ; venit. torzo ; d'un lat. fictif tortia, tortium, dérivé de tortus, de torquere (voy. TORDRE).