« trinité », définition dans le dictionnaire Littré

trinité

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trinité

(tri-ni-té) s. f.
  • 1Un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit (avec un T majuscule). Une triple personne en une seule essence, Le suprême pouvoir, la suprême science, Et le suprême amour unis en Trinité Dans son règne éternel forment sa majesté, Chapelain, la Pucelle, I. Je n'entreprendrai pas ici de prouver par des raisons naturelles ou l'existence de Dieu, ou la Trinité, ou l'immortalité de l'âme, ni aucune des choses de cette nature, Pascal, Pens. x, 5, édit. HAVET. De tous les mystères de notre religion, il n'y en a pas un où Dieu soit plus incompréhensible à l'homme que le mystère de la Trinité, Bourdaloue, Myst. Trinité, t. I, p. 479. On croit le mystère de la Trinité, quoique l'esprit humain ne le puisse concevoir ; et on ne laisse pas de croire que deux choses qui ne diffèrent point d'une troisième ne diffèrent point entre elles, quoique cette proposition semble le détruire, Malebranche, Rech. vér. III, II, 8. La plus savante théologie ne peut vous parler de la Trinité autrement que votre catéchisme, Maintenon, Lettre à Mme de Glapion, t. III, p. 151, dans POUGENS. On le [Platon] regardait comme une espèce de prophète, qui avait deviné plusieurs points importants du christianisme, surtout la sainte Trinité, que l'on ne peut guère nier qui ne soit assez clairement contenue dans ses écrits, Fontenelle, Oracl. I, 3.
  • 2Le premier dimanche qui suit la Pentecôte. La fête, le jour de la Trinité.
  • 3 Par extension, il se dit (sans T majuscule) des dieux triples des religions païennes. Une des trois personnes de la trinité des Indiens, Dupuis, Instit. Mém litt. et beaux-arts, t. I, p. 57.

    Trinité philosophique, les divers sentiments répandus dans l'antiquité sur une trinité d'hypostases dans la divinité.

  • 4Un des noms de la pensée, violette tricolore.

HISTORIQUE

XIIe s. La sainte mere iglise de sainte ternité, Sire, dont receüstes corune et poesté, Th. le mart. 80. En fause trinité erent en un tut trei, E voleient turner les custumes en lei, ib. 69.

XIIIe s. N'en sot pas Platon jusques là, Ne vit pas la trine unité En ceste simple trinité, la Rose, 19342. La sainte trinitez qui est un seus Diex tous puissans, Psautier, f° 192.

XIVe s. Tout corps a en soy trinité de dimensions, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. En disant qu'il y a trinité de personnes en une essence, on ne dit rien qui ne soit compris en l'Escriture, Calvin, Inst. 74.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. trinitat ; espagn. trinidad ; ital. trinità ; du lat. trinitatem, de trinus, triple (voy. TRIN).