« trompette.2 », définition dans le dictionnaire Littré

trompette

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trompette [2]

(tron-pè-t') s. m.
  • 1Celui dont la fonction est de sonner de la trompette. Le capitaine d'Espagne a eu sa poupe emportée, quelques coups de canon à l'eau, et les six trompettes du duc de Ferrandina tués, Corresp. de Sourdis, 1636, dans JAL. On crut que c'était un prétexte pour nous épier : le trompette eut ordre de demeurer et de suivre un des trompettes du roi, à qui on l'a donné en garde, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 71. De tout temps, avec dépense pour faire honneur au service, j'ai eu un accord de trompettes des meilleurs qui aillent sur mer ; et au voyage de Guinée avec M. le comte d'Estrées je l'avais de même, Duquesne, à Colbert, 1671, dans JAL.

    Trompette major, celui qui commande et dirige les trompettes d'un régiment de cavalerie.

    Fig. Il est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas pour le bruit, se dit de quelqu'un qui se soucie peu des criailleries qu'on fait contre lui. Vous n'êtes pas un bon cheval de trompette, puisque vous avez peur du bruit, Comte de Caylus, Œuv. t. IX, p. 263, dans POUGENS.

  • 2 Fig. Celui qui célèbre. Alexandre estima Achille heureux d'avoir eu Homère pour trompette de ses louanges, Perrot D'Ablancourt, Arrien, I, 5. De votre haut savoir je serai le trompette, Th. Corneille, Feint astrol. II, 5. Il se trouve toujours de petits compilateurs qui osent être ennemis de leur siècle… ils se font les trompettes de la gloire des anciens, Voltaire, Dict. phil. Système.

    Familièrement et fig. Colporteurs de nouvelles. Par là, je reconnais le visible danger Que court cette inconnue à vous trop obliger, Et que, se découvrant à votre âme indiscrète, De ses faveurs partout vous serez le trompette, Th. Corneille, les Engag. du hasard, II, 3.

    Faire quelqu'un le trompette de quelque chose, le lui faire débiter, propager. Dorante n'est qu'un fourbe… Et d'un discours en l'air qu'il forge en imposteur, Il me fait le trompette et le second auteur, Corneille, Ment. v, 2.

HISTORIQUE

XVe s. Que le plaisir du duc fust de sauver la vie à icelluy trompette, et de le renvoyer sans empeschement, Math. de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 631, dans LACURNE.

XVIe s. Je m'en voys chercher la trompette de la ville, pour faire crier s'il y a personne qui…, Despériers, Cymbal. 145. Il envoya par une trompette faire sçavoir aux Romains, que…, Amyot, Rom. 49. Les officiers des roys de Sparte, trompettes, menestriers, cuisiniers, à qui en leur charge succedoient les enfants, pour ignorants qu'ils feussent, Montaigne, III, 320. Ils [les médecins] font telle description de nos maulx, que faict un trompette de ville qui crie un cheval ou un chien perdu : tel poil…, Montaigne, IV, 253.

ÉTYMOLOGIE

Trompette 1.